Vendée: Ni génocide ni mémoricide, mais des leçons politiques selon l'Action française-Bordeaux

Publié le par Section de Bordeaux & Basse-Guyenne de l'Action française

A propos d'un ouvrage collectif (une bande de quarante auteurs!) assez médiocre sur la Contre-Révolution dirigé par un historien de Gauche, on lira une intéressante critique qui porte juste dans son analyse d'un impensé de cet ouvrage: les prétendus "génocide" (un barbarisme) et mémoricide de la Vendée, chevaux de bataille idéologique d'un essayiste et de quelques politiciens conservateurs (comme le retraité de Villiers), voire d'intellos cathos (pour justifier leur abstentionnisme politique et leur refus de toute réflexion de fond sur le Régime et sur les moyens de le changer).

Même si des massacres effroyables ont eu lieu, et des méthodes rappelant celles de la Guerre de Trente Ans employées, pour l'Action française, la Vendée reste avant tout une guerre civile, aux causes religieuse et politique. Aucun des caractères traditionnels à ces conflits n'y manque: division du corps social, intrusion de l'étranger dans nos affaires nationales (l'Angleterre), fanatisme exacerbé de part et d'autre. Rappelons aussi que Bainville juge dans son Histoire de France que, confrontée à la double guerre étrangère et civile, "la Convention fut nationale".

Trop souvent, chez les royalistes, le romantisme pour un camp vaincu, ce romantisme de la Mort qu'illustre Chateaubriand l'a emporté sur une analyse équilibrée des chances de la Contre-Révolution. L'Action française, au contraire est une ode à la Vie, au réel (non à ce qui aurait pu être), à l'Espérance, au Bien, toutes notions positives et constructives. L'échec final de la Vendée, en dépit de la justesse de sa Cause, de grandes victoires (Machecoul) et de son héroïsme, montre la nécessité:

1°/ d'une stratégie et de moyens adaptés à la guerre que l'on mène, qu'elle soit militaire, politique ou intellectuelle,

2°/ de ne pas se tromper d'objectif politique (la capitale à l'époque).

Cependant, de notre point de vue, il est très remarquable que, pour dur qu'ait été le conflit, jamais les Vendéens n'ont renié la France, fut-elle révolutionnaire (au point de signer avec elle le traité de la Jaulnaye), à la différence de certains "identitaristes et européistes" d'aujourd'hui, qui s'excluent eux-mêmes, volontairement, de la Communauté nationale. Grande leçon à bien méditer...

A.F.-Bordeaux & Basse-Guyenne

http://ihrf.univ-paris1.fr/centre-de-documentation/publications/dictionnaire-de-la-contre-revolution/antoine-de-baecque-contre-revolution-verites-et-contre-verites/