La réponse de l'Action française-Bordeaux aux "nouveaux réactionnaires"? Pfft! et pschitt!
Cela fait quinze ans qu'on nous bassine avec la question des "nouveaux réactionnaires". Jeunes intellos de Droite (maintenant recyclés au C.N.I., en attendant l'U.M.P.!) et vieux de la vieille (nostalgiques de l'O.A.S. et de l'anticommunisme simpliste des années 70 reconvertis dans l'idolâtrie de Poutine) croient y voir l'alouette qui ferait... le "printemps français", un renfort bienvenu à la Vérité politique qui les dispenserait de tout effort, spécialement intellectuel et stratégique!
Quelle blague! La Vérité politique, Messieurs, prouvée une fois pour toutes qu'elle est par l'Action française, se suffit sans doute à elle-même dans le ciel des idées! Mais elle engage ceux qui y adhèrent. Elle les oblige à la cohérence, à l'intelligence et à l'innovation. On s'y convertit, elle n'est pas un divertissement pour se donner le grand frisson, pour tromper le temps qui passe! On conçoit que cela soit d'une ascèse difficile, mais personne non plus n'est forcé de venir à l'A.F., de la squatter, ou d'y revenir! En matière politique, les meilleures plaisanteries sont aussi les plus courtes!
L'interviouve qui suit montre de façon convaincante la connivence profonde de ces prétendus anticonformistes avec la "Droiche" (voir Raymond Devos: https://www.youtube.com/watch?v=h55iV-Va1f0 : "Quand on appuie à Droite, ça souffle à Gauche; quand on appuie à Gauche, ça siffle à Droite... et au milieu, c'est du vent!") idéologiquement, politiquement et socialement dominante, et donc leur incompatibilité foncière avec toute Contre-Révolution réelle.
Que de temps à autre les Français votent à Droite ou manifestent dans la rue (ou collent des affichettes), qu'est-ce que ça change à l'existence de la Démocratie et à la domination du nihilisme contemporain? C'est seulement pour quelques charlatans astucieux des parts de marchés à prendre, celles de la vieille bourgeoisie sclérosée, qui n'aime rien tant que se faire avoir!
Que disait Le Lay, P.-D.G. de T.F. 1? "Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible." (http://lexpansion.lexpress.fr/entreprises/patrick-le-lay-president-directeur-general-de-tf1_1428488.html) Eh bien! la bourgeoisie, avec ses particules et ses noms composés, qu'elle soit versaillaise ou bordelaise, a gavé temps libre à gaspiller, sans aucun profit pour la Cause nationale et royale!
L'Action française a mieux à faire que de défendre cette classe morte et ses marottes. Politique d'abord, France d'abord!
A.F.-Bordeaux & Basse-Guyenne
Morceaux choisis:
"S'il est nécessaire et salubre de déconstruire le discours du libéralisme de gauche et de droite actuellement dominant, avec les effets divers qu'il exerce sur l'ensemble du champ idéologique, il n'est pas moins nécessaire d'interroger la posture qui consiste d'un côté à se présenter en porte-parole d'un peuple oublié et à sonner l'alarme au sujet de réalités masquées par la doxa, tout en se montrant, de l'autre, hostiles aux sciences sociales et aux résultats des enquêtes de terrain. Des deux côtés, si l'on peut dire, le peuple a bon dos, qu'il soit vu à travers le prisme de l'angélisme ou du racisme de classe, ou encore à travers la vitre déformante des faits divers. (...) Toute valeur morale mise à part, il y a des acquis de l'histoire, de la sociologie, de l'anthropologie sur lesquels il ne devrait pas être question de céder sous la pression de ceux qui entendent en découdre avec ce qu'ils appellent le «politiquement correct»."
Evidemment, on pense ailleurs que dans les salles de rédaction (si l'on y pense encore...) et sur les plateaux de télé! Il serait ridicule de le négliger, ce que font ces pseudo-anticonformistes bien intégrés au Système médiatique qu'ils alimentent et qui les fait vivre grassement:
"S'il y a une chose que montre la montée en puissance du discours «néo-réactionnaire», c'est bien que la culture du débat, de la joute verbale, héritée de toute une tradition littéraire et politique, reste très prégnante en France et que l'on peut même y faire carrière, en récoltant de gros succès de librairie et d'exposition sur les plateaux de télévision. La question utile serait, plutôt, de se demander à quelles conditions le débat devrait répondre pour être autre chose qu'un affrontement polémique s'alimentant à ses propres effets de surenchère."
D'ailleurs, la visibilité des pseudo-"nouveaux réactionnaires" est surtout un effet de loupe trompeur sur le vide sidéral de l'Intelligence française:
"L'absence de grandes voix à gauche - et du côté de la «gauche de gauche» - depuis la disparition d'un Bourdieu par exemple ou d'un Derrida a ouvert aussi un vide dans lequel continuent de s'engouffrer des intellectuels et des chroniqueurs de combat dont le discours et la rhétorique sont étroitement ajustés (...) au régime médiatique qui s'est établi avec le tournant néo-télévisuel de médias de masse relayés par les réseaux sociaux. Sur les plateaux des talk-shows, puis sur You Tube, rien n'est plus payant que le «clash», la provocation, la dynamique de surenchère."
C'est toute l'explication de la vogue cheap d'un Soral, qui, sans les médias, ferait pschitt.
"Sans doute faudrait-il ici faire le départ entre succès médiatique et effets sur l'opinion, et aussi se demander si l'offensive «néo-réactionnaire» contre la doxa «néo-progressiste» n'entretient pas avec celle-ci un rapport de complémentarité inattendu, par une sorte de partage du travail de domination idéologique. (...) Il est frappant en tout cas de constater que leur discours n'a pas grand chose à envier à la langue de bois qu'ils aiment à dénoncer. Rien de plus prévisible que ce discours, qui avance tout armé de clichés et qui, s'il frappe fort, frappe beaucoup à côté. Et deux choses ne sont pas moins frappantes: qu'ils sont de plus en plus nombreux, paradoxalement, à se prévaloir sur les plateaux de télévision de l'ostracisme dont ils font l'objet et que, forts de l'aura de provocation dont ils s'entourent, ils ne sont pas à l'abri des gros chiffres de vente ni des lauriers que décernent les institutions les plus étatiques de la vie littéraire, à commencer par l'Académie française."
On songe ici à la littérature de gare du retraité Villiers (Charette, Saint-Louis, Jeanne-d'Arc et les autres!), qui est à la Contre-Révolution ce que Guillaume Musso est au roman. Retournons plutôt à Maurras (et pas seulement à son Petit Manuel de l'Enquête sur la Monarchie), ou, mieux, venons-y! C'est tout le mal que l'Action française-Bordeaux souhaite aux "néo-réactionnaires" de papier!