Réflexions sur le 13-Mai 1958

Publié le par Fédération Aquitaine

Il est important de se souvenir des évènements qui ont marqué l'histoire contemporaine de notre Pays: faute de les avoir bien compris, on ne peut rien expliquer à la suite. Le 13-Mai est, ô combien, de ceux-là. Parce qu'il marque la mutation dans la continuité du Système démocratique, de la IVème à la Vème Républiques, dont nous souffrons toujours. Parce qu'il est à la base de la politique cynique de mensonges, de trahisons et d'abandon de De Gaulle. Enfin, parce qu'il voue le peuple à un esprit de jouissance matérielle, que le maréchal Pétain avait déjà qualifié une des causes de notre défaite de 1940.
 
L'Anti-France, elle, célébre ces jours-ci d'autres évènements, ceux de mai-juin 1968. Qui ne voit qu'ils sont le fruit des réformes pédagogiques incessantes des ministres gaullistes de l'éducation nationale, qui se flattaient sans réfléchir de la massification de l'enseignement secondaire, puis supérieur? L'esprit technocratique de l'époque, dans la "mystique du Plan", prétendait appporter comme solutions aux problèmes que créait ce phénomène en trompe-l'oeil des crédits supplémentaires de construction et d'équipement, sans voir que la course démagogique au diplôme pour tous finit par susciter des exigences nouvelles de la part du peuple, peu en rapport avec les possibilités économiques et avec ses capacités intellectuelles.
 
Mais la politique de mensonge menée sciemment par De Gaulle en Algérie, qui consista, au prix de souffrances humaines indicibles, à se débarrasser de ce qu'il considérait comme un boulet à une politique de grandeur française a durablement semé dans l'esprit de la jeunesse la croyance que le respect de la parole donnée, l'honneur, le patriotisme étaient des valeurs désuètes, qu'il  convenait de dépasser par un hédonisme de privilégiés. La croissance permettait ce recul de l'esprit public, qu'aucune institution, ni Monarchie, ni Eglise, ni Université, ni professions, n'était en mesure d'enrayer. Cela dit, il semble sage de tempérer les conséquences de cette poussée révolutionnaire. Le réel, la nécessité de rentrer dans le rang a rattrapé les soixante-huitards. Les défaites qui précédèrent immédiatement cette poussée (vote de la loi Neuwirth) ou qui s'ensuivirent (réformes du code civil, dépénalisation de l'avortement etc.) sont bien le fruit du Régime et de sa profonde novicivité. La République c'est le mal, disait Maurras, la République c'est la mort!



 
Un demi-siècle après le 13-Mai, nous devons reconnaître que, si les conditions politiques et morales ont changé, la situation de notre patrie ne s'est guère améliorée, en dépit de toutes les initiatives associatives ou électorales venues du pays réel. La Vème République est à l'agonie, et avec elle son personnel. On ne remarque plus qu'un attachement superstitieux à la démocratie, entretenu par les mass-médias, mais cet attachement est tout de surface. Que surviennent des choses graves, par exemple une guérilla urbaine à l'image de celle de 2005, et les Français, comme après mai 68, passeront naturellement au camp de l'Ordre! A nous seuls de faire en sorte que celui-ci ne soit pas incarné par un parti politique républicain, quel qu'il soit, mais constitue un changement authentiquement favorable à la France.