Communiqué de la Fédération à l'occasion du premier tour de l'élection présidentielle
Français,
adhérents et sympathisants
de l'Action française,
Le 22 avril prochain, vous allez choisir le Président de la République. Votre choix est décisif, car il engagera les destinées du Pays pour les cinq années à venir.
En général, l'Action française préconise la participation à toutes les élections, fut-ce les plus modestes. A fortiori, l'élection présidentielle. C'est dire qu'en tant que citoyens, vous n'avez pas le droit de vous abstenir.
Il est d'un faux royalisme de dire avec affectation: "Moi, je suis un vrai royaliste, je ne vais pas aux urnes, je ne me commets pas avec la Démocratie!" Ce genre de déclarations ne montre qu'une seule chose, c'est que l'on se désintéresse du sort de sa Patrie! Elle sont à ranger avec celles, dénotant un état d'esprit foncièrement républicain, qui, au motif que le Prétendant au Trône de France ne plaît pas, s'octroient la liberté d'en choisir un autre à leur fantaisie, même étranger, ou bien s'en remettent à "la Providence" (qui, en l'occurence, a bon dos) pour en désigner un! (Toujours la même erreur, fatale à la Restauration positive de la Monarchie, des prophéties, d'ailleurs non reconnues par l'Eglise elle-même, du "Saint Pape et du Grand Monarque".)
A l'Action française, contrairement à de pseudoroyalistes de type "alliance royale" ou autre, nous ne prophétisons pas l'avenir, nous analysons, au moyen de la méthode éprouvée de l'empirisme organisateur que nous ont laissé nos Maîtres, les faits politiques, économiques et sociaux.
Or, que nous disent les faits? Que la prochaine présidence sera celle où, dans un effort désespéré, l'Anti-France tentera de faire abdiquer son indépendance à la France. Notre combat n° 1, défendre l'héritage français, est donc prioritaire, par rapport à l'instauration, dans la personne de l'héritier légitime, Mgr le Comte de Paris, Duc de France, d'une Monarchie héréditaire, traditionnelle, antiparlementaire et décentralisée. Il est vraisemblable qu'à moyen terme, ce sera le cas.
En conséquence, on doit faire résolument barrage:
a/ à un candidat qui serait ouvertement en faveur d'un projet de "constitution européenne" reprenant la substance de la partie institutionnelle du Traité refusé par le peuple français le 29-Mai 2005;
b/ à un candidat qui, le cas échéant, refuserait de soumettre à référendum un tel projet.
Toutes autres considérations de programme ou de parti sont purement secondaires.
Une fois ce point acquis, on est libre de choisir le candidat qui correspond le mieux au profil patriotique recherché. Pierre Pujo, dans son éditorial de L'Action Française 2000 (n° 2722 du 5 au 18 avril 2007), après avoir examiné les programmes des principaux candidats du Système (Sarközy, Bayrou, Royal), en vient à considérer les candidats les plus propres à incarner le souci de la défense de notre souveraineté politique: Philippe de Villiers et Jean-Marie Le Pen, et conclut que parties intégrantes, quoi qu'ils en aient, du Système républicain, ils doivent sacrifier à la démagogie électorale et que leur marge de manoeuvre serait forcément limitée. Sans doute.
On peut avoir, naturellement, suivant ses préoccupations personnelles, de la sympathie pour les positions, le passé ou les réalisations de l'un plutôt que pour l'autre.
Cependant, une élection, comme tout combat politique, n'est pas affaire de sympathie, mais de rapport de forces. Dans la perspective la plus sombre, celle où, à l'inverse de ce qui s'était passé en 2002, il n'y aurait pas de candidat nationaliste au second tour, la question à se poser, nous semble-t-il, est la suivante:
"En votant pour quel candidat, renforcerais-je dans l'opinion publique, le poids des idées nationales?"
Indéniablement, Jean-Marie Le Pen. Tout comme P. Pujo, la fédération Aquitaine de l'Action française est d'avis qu'il est le mieux placé pour ancrer, en tout état de cause, le nationalisme français au coeur du débat politique. C'est le but que nous devons nous proposer dans toute élection: renforcer la position centrale des idées de salut public en matière d'évolution de la construction européenne, d'indépendance nationale, de restauration de l'autorité de l'Etat. Cela n'implique bien entendu aucune inféodation à qui que ce soit. Mais nous faisons pleine confiance à nos amis pour distinguer, en usant du critère radical de l'intérêt national au cas par cas, les bons candidats de ceux du Pire.