L'Action française et le mariage pédérastique: contre le libéralisme sexuel dans la famille!
On verra dans l'interviouve qui suit d'une militante du Mouvement républicain et citoyen (M.R.C.) de Jean-Pierre Chevènement, parue récemment dans Le Figaro, que des gens de gauche doutent de l'opportunité et de la pertinence du projet gouvernemental de mariage pédérastique. Bien que nous ne soyons pas d'accord avec la position de Madame Meyer sur la question de l'adoption par les pédérastes, il s'agit dans l'ensemble d'un intéressant élément de réflexion à apporter à nos amis. Nombre de ses arguments de bon sens peuvent être repris par tous les Français réalistes.
A.F.-Grand Sud-Ouest
Le capitaine Haddock,
qui n'est pas un pédéraste,
vient d'apprendre
le projet du gouvernement Hollande.
(Photo D.R.)
Q. - Vous êtes opposée au mariage homosexuel. Dans quel état d'esprit êtes-vous au juste vis-à-vis de ce projet?
Christine MEYER. - Je suis sceptique. Je n'ai aucun engagement religieux, mais je m'interroge sur le sens de cette revendication en faveur du mariage homosexuel.
Q. - Qu'est ce qui vous gêne dans le projet de loi?
R. - Il faut d'abord être au clair sur ce qu'est le mariage. Il s'agit d'une institution destinée à assurer la filiation, à partir d'une procréation entre deux sexes. On peut bien entendu critiquer cette institution. Ce qui est d'ailleurs le cas depuis des siècles. Mais on ne peut pas demander à cette institution d'être ce qu'elle n'est pas, à savoir un contrat entre deux individus, contrat fondé sur l'amour ou l'inclination sexuelle. Même si ces affirmations peuvent paraître un peu dures, elles permettent d'éclairer le débat. On voudrait que le mariage devienne la reconnaissance par l'État d'un lien affectif entre deux individus, quel que soit leur sexe. À ce titre, pourquoi s'en tenir à une relation entre deux individus? Après tout, un individu peut sincèrement et authentiquement aimer deux ou trois personnes de sexe identique ou différent. Pourquoi alors ne pas les marier aussi? Selon moi, l'État n'a pas à valider ou non une relation privée. Cela reviendrait à considérer les désirs comme des droits individuels que les institutions doivent satisfaire. Or, en tant que femme de gauche, je fais un lien entre le libéralisme économique qui vise à supprimer toute norme ou règle faisant obstacle à la circulation généralisée des marchandises et la libération infinie des désirs qui elle aussi refuse toute norme ou obstacle.
Q. - La «libération infinie des désirs», est-ce aussi permettre à des couples de même sexe d'avoir des enfants par la PMA?
R. - C'est une des conséquences possibles. Nous voyons d'ores et déjà apparaître cette revendication. J'y suis catégoriquement opposée. Avec la procréation médicalement assistée, on entre dans une conception totalement prométhéenne de l'homme - «maître et possesseur de la nature» -, qui produit des enfants selon ses désirs, à partir des pouvoirs de la technique. De ce point de vue, je m'étonne que les courants écologistes, si respectueux de la nature, soient le fer de lance d'une revendication qui renvoie à une figure de l'homme qu'ils ne cessent de dénoncer.
Q. - Et l'adoption par les couples homosexuels?
R. - J'y serais plutôt favorable, parce que je dénonce à la fois l'hypocrisie actuelle et la rupture du principe d'égalité républicaine. Si les célibataires ont la possibilité d'adopter, pourquoi alors les célibataires homosexuels vivant en couple ne pourraient-ils pas le faire?
Q. - Ces positions sont-elles difficiles à tenir dans votre parti?
R. - Que les choses soient claires: si je m'exprime sur ce sujet, c'est à titre personnel. Pour le moment, le M.R.C. n'a pas pris de position. Il le fera en janvier. Les avis sont partagés au sein du mouvement. Mais je m'honore que mon parti ait engagé la réflexion, un débat sans tabou, et qu'il laisse s'exprimer les différents points de vue.
Q. - Les débats ont-ils été suffisants sur le sujet?
R. - Franchement, non. J'aimerais que la parole soit plus libre et que l'on ne s'enferme pas dans le clivage réactionnaires/progressistes. Il y a, chez nos concitoyens, une véritable attente d'argumentation non passionnelle.