Ma cité va cracker: Bigeard, reviens, ils sont devenus fous!

Publié le par Fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'A.F.

On lira ci-après une interviouve ébouriffante, programme quasi-complet de Contre-Révolution, de Madame Samia Ghali, maire depuis 2008 des XVe et XVIe arrondissements de Marseille, qui regroupent près de 100.000 habitants dans les quartiers Nord: l’élue socialiste, également sénatrice des Bouches-du-Rhône, dresse un constat alarmant et réclame, rien que çà, l'intervention de l'Armée. Comme pendant la bataille d'Alger? Alors, fini, l'antimilitarisme de gauche?

 

Même si le ministre de l'intérieur s'en est aussitôt désolidarisé, cette intervention forte n'est pas à négliger: elle marque un électrochoc dans l'opinion de gauche, et peut-être un tournant dans l'histoire de la Gauche... Elle contient en germe l'ébauche d'une nouvelle politique de la ville, fondée sur les réalités, pas sur l'angélisme rousseauiste de la bonté naturelle de l'Homme. Si le nouveau gouvernement a le courage de suivre résolument Madame Ghali et d'étendre son analyse à l'ensemble des "zones urbaines sensibles", on ne pourra que le féliciter d'avoir contribué à la résolution de problèmes sociaux que la fausse Droite au Pouvoir jusqu'il y a peu n'a jamais osé aborder!

 

A.F.-Grand Sud-Ouest 

MarseilleLes quartiers Nord de Marseille,

une plaie au coeur de la ville

(Photo D.R.) 

 

Q. - Comment la drogue a-t-elle gangrené les cités marseillaises ?

 

R. - Je suis née et j’ai grandi dans ces cités. Je les pratique depuis toujours. J’ai vu la situation se dégrader progressivement. La drogue y a fait son apparition vers les années 1987-1988. A l’époque, c’était des gens des quartiers Sud qui venaient vendre dans les quartiers Nord. Tout s’est inversé aujourd’hui. Les jeunes d’ici et leurs familles ont été totalement submergés. Beaucoup de mes amis sont morts par overdose. Des mères et des pères qui avaient élevé leurs enfants dans les règles de la République se sont retrouvés complètement perdus. On ne comprenait rien à ce qui était en train de se passer. La génération suivante, elle, a saisi le profit qu’elle pouvait tirer de ce trafic.

Q. - Les pouvoirs publics ont-ils laissé les trafics s’installer ?

 
R. - Oui, j’en suis convaincue. J’ai vu des mères pleurer en demandant à la police d’aller arrêter leurs enfants qui se droguaient et les dealers qui leur vendaient leurs doses. Sans résultat. Personne n’a réellement pris conscience de l’ampleur du phénomène. Je pense qu’à un moment certains se sont dit : « Tant qu’ils meurent entre eux, ça nous débarrasse. » Aujourd’hui, le premier employeur des jeunes à Marseille, c’est le trafic de drogue. Et je n’ai pas peur de le dire. Il y a mêmes des filles qui dealent. Ici, la délinquance s’est professionnalisée. Le trafic fait vivre des familles entières. Je pense que les autorités ne mesurent pas la gravité de la situation.

Q. - Que préconisez-vous ?
 
R. - Il faut commencer par casser les barres d’immeubles pour désenclaver les cités. Ensuite, je prône le recours à l’Armée pour bloquer l’accès des quartiers aux clients des dealers. Comme en temps de guerre, avec des barrages. Et même si cela doit durer un an ou deux, il faut tenir. Combattre les dealers revient à combattre une fourmilière. Vous en arrêtez dix, dix autres se présentent aussitôt pour les remplacer. Il faut également rétablir le service militaire pour obliger les jeunes qui arrêtent l’école trop tôt à sortir de leur quartier et à apprendre la discipline.

Source: Le Parisien, http://www.leparisien.fr/faits-divers/le-premier-employeur-des-jeunes-c-est-le-trafic-26-08-2012-2137556.php