L'élitisme de la fédération Grand Sud-Ouest de l'Action française expliqué

Publié le par Fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'Action française

On reproche parfois, de façon intéressée, à la fédération Grand Sud-Ouest de l'Action française et à ses sections locales de Bordeaux & Basse-Guyenne, de Toulouse & Haut-Languedoc, de Pau & Pyrénées et de Bayonne & pays basque leur refus total de l'activisme stérile, - fût-il d'extrême-Droite, - des manifestations de masse ou des coups fumants qui ne mènent à rien. Ce qu'on feint de ne pas comprendre est que ce refus, loin d'être purement négatif, est le fruit de la longue expérience du terrain et des réalités politiques nationales de nos cadres.

Dans les circonstances actuelles de déréliction de notre Pays, en l'absence de toute alternative viable dans le paysage politique, pour peser sur "l'avenir que tout esprit bien né souhaite à sa Nation" (Maurras), seule importe l'action de formation de fond de l'opinion publique, "par tous les moyens" à notre disposition, et la détection des (rares) militants qui sont capables de faire vivre dans la durée l'Action française. Sans doute, cette tâche stratégique est extrêmement lente et difficile, elle ne convient pas à tous, elle ne s'opère certes pas en jouant à don Quichotte contre les moulins; mais le bilan de l'Action française-Grand Sud-Ouest dans la dernière décennie est éloquent: quatre sections locales créées ou recréées et rayonnant sur une quinzaine de départements, une centaine de réunions organisées, des dizaines d'orateurs prestigieux invités, une Fédération forte, unie, active et résolue, fidèle aux leçons politiques de Pierre Pujo et luttant contre toutes les dissidences. Le temps joue décidément pour la Fédération.

Pour se convaincre de la justesse de cette position, on lira ci-dessous avec intérêt une citation du célèbre critique littéraire de la fin du XIXème siècle, Rémy de Gourmont:

"Réunis en foule, les hommes deviennent particulièrement automatiques, et d'abord leur instinct de se réunir, de faire à un moment donné tous la même chose témoigne bien de la nature de leur intelligence. Comment supposer une conscience et une volonté aux membres de ces cohues qui, aux jours de fête ou de troubles, se pressent tous vers le même point, avec les mêmes gestes et les mêmes cris ? [....] L'homme conscient qui se mêle naïvement à la foule, qui agit dans le sens de la foule, perd sa personnalité ; il n'est plus qu'un des suçoirs de la grande pieuvre factice, et presque toutes ses sensations vont mourir vainement dans le cerveau collectif de l'hypothétique animal ; de ce contact, il ne rapportera à peu près rien ; l'homme qui sort de la foule n'a qu'un souvenir, comme le noyé qui émerge, celui d'être tombé dans l'eau."

Rémy de Gourmont, La Culture des Idées.