Jeanne 2016: à Bordeaux, notre honneur s'appelle légitimité

Publié le par Section de Bordeaux & Basse-Guyenne de l'Action française

Une jeune étudiante d'Action française de Bordeaux déposant la gerbe au pied de la statue de la Libératrice
Une jeune étudiante d'Action française de Bordeaux déposant la gerbe au pied de la statue de la Libératrice

Dimanche dernier, la section de Bordeaux & Basse-Guyenne de l'Action française a honoré par une brève et émouvante cérémonie la Sainte de la Patrie à Bordeaux.

Bordeaux, bastion de la fidélité à l'A.F.-Grand Sud-Ouest

Sous la présidence du Délégué régional Gaillère, au regard brillant de fierté patriotique d'hommes et de femmes de toutes les classes de la Société, allant de la noblesse authentique et de la laborieuse bourgeoisie bordelaises aux ouvriers et artisans de la C.U.B. et aux paysans de l'Entre-deux-Mers, - à l'exclusion de tout fonctionnaire prévaricateur ou autre postier oisif, - une jeune et ravissante étudiante d'Action française a déposé une belle couronne de lys, offerte par un des plus grands fleuristes de Bordeaux, sympathisant, au pied de la statue équestre faisant face au Jardin public.

Prenant la parole pour le traditionnel discours politique toujours très attendu de nos amis, qui exprime la pensée de tous les participants, tire les leçons de l'expérience et fixe la ligne pour l'année à venir, le Délégué régional, comme il l'avait fait un peu plus tôt dans la journée à Pau, a rappelé que la mémoire des premiers militants de l'Action française, qui ont permis l'institution de la fête nationale que nous célébrons seuls dans la grande région, est sacrée et que n'importe qui ne peut pas s'en réclamer. Le combat qui vient est celui de la légitimité. Non celui de la légitimité monarchique, qui est tranché depuis la fin du XIXème siècle, - même si ceux au profit de qui elle joue sont loin de toujours présenter les qualités de leurs prédécesseurs, - mais celui du nationalisme.

Si la légitimité monarchique est indispensable, mais non suffisante, pour régner, - le couronnement prématuré d'un imbécile ruinerait pour rien la figure du Roi que l'A.F. a sauvé de l'oubli, - celle du nationalisme est un préalable nécessaire pour agir. Car, dans l'Inrerrègne depuis 1848, le nationalisme, vigie essentielle de la Patrie, assure une permanence de la fonction royale. Au contraire, un nationalisme frelaté, - "du Maurras, Canada Dry, tel qu'on le sert de nos jours dans les apéros natios", pour reprendre les mots de M. Gaillère, - ne profiterait à aucun Français. Il faut "penser clair pour marcher droit"; aussi, s'agit-il de savoir à qui appartient l'Action française, ce qu'elle est et n'est pas.

Ce que Pujo aurait pensé de l'Action française d'aujourd'hui

On connait la certitude de la fédération Grand Sud-Ouest, fondée par Pierre Pujo, qu'elle développe sur tous les supports à sa disposition (conférences, propagande orale et écrite, internet): L'Action française est autre chose qu'une propriété de famille (des 20 familles); elle a fondé une tradition politique, distincte en tout point d'une sommaire réaction bourgeoise, tradition dont notre Fédération, enracinée depuis quinze ans, est la seule dépositaire dans le Grand Sud-Ouest (une quinzaine de départements), mais aussi dans le reste de la France, du fait de la démission de l'immense majorité des cadres de l'époque de Pierre Pujo.

Pour le Délégué régional, qui l'a connu et servi indéfectiblement, Pujo, notre Fondateur, aurait condamné sans ambages les trafics parisianistes avec le néo-F.N. et incité nos amis à se déterminer, en politique électorale, non pas en faveur d'un parti failli (quarante ans de voie de garage), mais selon le seul intérêt national. L'A.F., bien que participant aux élections - elle agit "par tous les moyens même légaux" - n'est pas une réserve de voix tout acquise (ou qu'on pourrait acheter avec des positions éligibles aux prochaines régionales en Rhône-Alpes et en Ile-de-France), ni une chasse gardée pour ceux qui ont toujours tout raté sur tous les plans, et qui cherchent une surface sociale pour "briller". Elle exige à sa tête des Incorruptibles, plutôt du genre d'Eliott Ness que de Robespierre!

De fait, il aurait refusé les nominations injustifiables qui ont eu lieu depuis 2007, tant dans les organes prétendument "directeurs" du Mouvement qu'à la rédaction du Journal, et qui en ont fait un pandemonium de toutes les dissidences. Confronté à des accaparements illégitimes, à la limite du détournement moral, il aurait estimé qu'au-dessus de la survie d'une structure squelettique, il y a la Cause qui exige tous les sacrifices, mais pas tous les aveuglements, et qui justifie la continuation du combat avec toutes les armes en notre pouvoir. Dans cette optique, il aurait reconnu dans la fédération Grand Sud-Ouest, qu'il avait voulu, la "voie du salut bien repérée". Des hommes de gabarit différent peuvent bien passer... et être oubliés, des générations plus ou moins dignes se succéder, - une Cause ne meurt jamais.

Il aurait également rappelé que nos idées politiques réalistes appartiennent au Pays tout entier, c'est-à-dire au Peuple à qui nous devons redonner la parole. C'est proprement la tâche du nationalisme. C'est ce que fait pour sa part la Fédération et ses sections locales (Bordeaux bien sûr, mais aussi Toulouse, Bayonne, sans oublier Pau! http://af-aquitaine.over-blog.com/2016/05/fete-de-jeanne-d-arc-2016-mission-accomplie-a-pau.html). Pour notre "complot à ciel ouvert" contre la Démocratie et pour le Peuple, c'est là le secret de la victoire. Malheureusement pour nos dissidents, il ne s'invente pas!

Qu'est-ce que la légitimité politique?

Le critère de la légitimité politique n'est pas la longévité (sinon ceux qui traînaient leurs guêtres boueuses dans nos environs dans les années 60, 70 ou 80 la détiendraient évidemment, quel que soit le mépris qui se soit attaché depuis à leurs noms de traîtres et de routiniers), - mais la fidélité. Fidélité à nos idées vraies (qui ne se résument pas à des slogans de circonstance qui ont naturellement vieilli), à la mémoire pure de nos Maîtres indépendants des pouvoirs temporels, mais fidélité surtout à une méthode plastique, l'empirisme organisateur, qu'un philosophe chrétien actuel qualifiait d'excellente "boîte à outils" pour comprendre notre monde en déliquescence.

La légitimité n'est pas dans la singerie des camelots ou des anarcho-syndicalistes de 1910: ceux des privilégiés qui s'y adonnent cherchent surtout à s'acheter une bonne conscience entre 18 et 21 ans, avant de sombrer dans la léthargie et l'hypocrisie du conservateur bien-pensant pour le reste de leur triste existence. A moins que, plus âgés, ils ne soient aussi plus calculateurs (au moins pour leur carrière)... Bref, sur tous ces points, "Nous ne cèderons jamais, parce que nous sommes légitimes, a conclu le Délégué régional; personne d'autre ne peut en dire autant".

Le fanal de la légitimité

A ces erreurs et ces crimes de notre temps, qui retomberont dans les poubelles de l'histoire, il faut donc opposer sans faiblir notre légitimité: "ce n'est pas un F.N., mais un fanal qu'il faut au milieu du brouillard des idées". Pour sortir des bouleversements, la Nation a besoin de trouver un chemin qui lui soit propre et familier. L'Action française est cette seule "troisième voie" possible en France, pas simplement entre le capitalisme borné et le marxisme assassin, pas seulement entre l'ultralibéralisme déréglé et l'économie dirigée, pas uniquement entre le souci de la Nation et le désir de la justice sociale, pas exclusivement entre l'esprit de lucre et l'esprit de jouissance: elle est la corde, délicate et incontournable, qui lie la gerbe des idées et des intérêts les plus divers.

L'A.F. n'est pas un équilibrisme impossible, compromis horizontal entre termes idéologiquement opposés, sorte de "juste milieu" démo-chrétien de sensibilité royalisante, mais la somme de nos rêves et de nos cauchemars, le total de nos calculs sordides et de nos actes désintéressés, le solde mental et humain qu'elle fait servir à notre avenir de Peuple. L'A.F. ne se regarde pas d'en-bas, au ras du sol; elle ne se voit bien "qu'en avion", de haut. Elle est la réalité même de notre Peuple.

Après ces fortes paroles vivement acclamées, La Royale et La Marseillaise ("Amour sacré de la Patrie..."), nos deux hymnes nationaux, ont été entonnés. Nos amis se sont séparés en se donnant rendez-vous à la rentrée militante de la section en septembre, sous la direction de nos cadres habituels.

A.F.-Bordeaux & Basse-Guyenne