Centenaire de la bataille de Verdun: une belle cérémonie d'hommage que l'Action française approuve

Publié le par Fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'Action française

Le centenaire de la bataille de Verdun a été célébré avec faste par les Républiques française et allemande. Le résultat a été moins décevant que ce que l'on pouvait attendre. On le verra plus bas. L'Action française-Grand Sud-Ouest en félicite le gouvernement, le metteur en scène et les acteurs. Ce fut un beau spectacle qui invite à s'interroger sur le sens des cérémonies patriotiques commémorant les conflits contemporains.

Dans d'autres pays anglo-saxons aux traditions immuables, quoique d'antiquité plus ou moins grande, on a le culte des morts au champ d'honneur qui nous ont permis de vivre libres, sinon celui de l’armée. La sobre et militaire cérémonie qui a vu plusieurs membres de la famille royale anglaise commémorer les morts de leur Empire dans la Somme le montre bien. Mais ces pays bénéficient d'une continuité politique, institutionnelle, historique et morale que nous, nous avons perdu à la Révolution dite française. Sans continuité, pas de traditions, point de symboles qui ne perdent leur sens. La chaîne des temps a été rompue, on l'oublie trop facilement, et il n'appartient à personne, pas même à un (très) hypothétique Roi de la renouer.

C'est cela que l'on doit garder à l'esprit quand on critique le Régime républicain pour sa politique mémorielle. Bien entendu, une cérémonie purement militaire aurait fait l'affaire. Cependant, comment monter une cérémonie militaire quand on dissout l'Armée?

Il y a, au fond, deux types de symboles en France: ceux du Régime et ceux du Pays. Verdun fait partie des seconds. Ainsi, continuer de célébrer la geste de Verdun, cent ans après, montre que le Régime ne peut pas effacer de la mémoire collective, notamment dans l'Est, l'intensité du conflit et la justesse du sacrifice de millions de jeunes Français. L'Internationale chante "Du passé faisons table rase", mais le passé rebelle à l'idéologie humanitaire et cosmopolite ne se laisse pas effacer comme ça! Le passé est comme une source invisible à l’œil nu: il ne tient qu' à nous de la faire jaillir pour nous en abreuver. Encore faut-il en avoir la volonté...

Dès lors, à partir du moment où le parti était pris de ne pas mentionner le Vainqueur de Verdun, le maréchal Pétain (sauf, en service minimum, sur le site du ministère de la défense: http://www.defense.gouv.fr/actualites/articles/verdun-2016-petain-durant-la-bataille-de-verdun ), il fallait bien imaginer une cérémonie d’hommage qui représente les soldats, leur jeunesse, et l'inanité du conflit.

Le cinéaste allemand Völker Schlöndorff, célèbre pour ses films sur les malheurs de la guerre, a réalisé un spectacle époustouflant, nullement offensant à l'égard de nos morts, comme l'ont déploré fallacieusement les habituels Cassandre d'extrême-Droite.

La scénographie montre des adolescents, guère plus jeunes que ceux qui tombèrent ici il y a cent ans, courant à travers la forêt entourant l'Ossuaire, puis à la manière de vagues successives de charges d'infanterie courant dans les allées entre les tombes de nos soldats, mimant un combat et finalement tombant, fauchés par un échassier figurant la Mort.

Spectacle insolite, très visuel, plus sobre que celui de Jean-Paul Goude pour le bicentenaire de Révolution de 89, avec des réminiscences de Tim Burton, mais qui changeait des sempiternels discours humanitaires soporifiques d'anciens combattants et d'élus pacifistes et qui avait l'avantage d’impliquer pleinement la jeunesse du Verdunois. Les roulements de tambours évoquaient éloquemment le grondement des bombardements.

On regrettera simplement l'absence de jeunes Français musulmans et noirs pour représenter la diversité des troupes qui défendirent la Patrie commune!

A coup sûr, ce sera un moment dont les participants se souviendront toute leur vie! De combien d'autres cérémonies patriotiques peut-on dire la même chose?

Au total, malgré des manques évidents, un beau symbole de la réconciliation franco-allemande comme gage de la paix en Europe. N'est-ce pas Bainville qui, dans ses Conséquences politiques de la Paix, écrivait que "nulle part il n'est écrit que l’Allemagne et la France doivent se regarder en chiens de faïence pour la suite des siècles"?

A.F.-Grand Sud-Ouest

Les images de la cérémonie du centenaire de la bataille de Verdun: un spectacle époustouflant et digne!