Mémoire de l'Algérie française et des harkis: la repentance, une erreur du président Hollande
Comme il est habituel depuis la présidence Chirac en 2003, la République a célébré une journée d'hommage aux victimes de la guerre d'Algérie. Lors de la cérémonie de Paris, le président Hollande a fait une annonce extraordinaire: la reconnaissance de la culpabilité écrasante du gouvernement gaulliste de l'époque dans le martyre des harkis, leur ignoble abandon au F.L.N. et leur accueil indigne en métropole. D'habitude, la repentance est plutôt à sens unique, "dans le sens de l'Histoire", toujours plus à Gauche. C'est une première sous la Vème République, signe que la Vérité historique commence à se faire jour, malgré la chape de plomb idéologique que fait peser la statue du Commandeur De Gaulle. De proche en proche, les époques de Vichy et de l'Action française, elles aussi, verront des historiens plus équitables leur rendre justice.
L'A.F., dont les sections locales dans le Grand Sud-Ouest participent à ces hommages, s'est toujours préoccupée du sort des harkis. Cependant, elle ne saurait approuver la déclaration du président de la République. Pourquoi?
D'abord, parce qu'il s'agit évidemment, même si quelques souvenirs de son père O.A.S. ont pu entrer dans sa décision, d'une manoeuvre électoraliste pour les présidentielles visant à récupérer un électorat qui paradoxalement, comme le notait de façon crue feu Georges Frèche, vote pour les successeurs de ses bourreaux ordinaires, l'U.M.P.
Ensuite, il ne s'agit que d'une "déclaration verbale" qui n'engage à rien et qui constitue le type même de la fausse justice: il est bien tard et cela est si peu...
Enfin, l'électoralisme démagogique de Hollande vise à satisfaire des catégories, et donc à encourager la "concurrence victimaire" initiée à partir des années 1970 par une partie activiste de la communauté israélite et singée depuis, chez les conservateurs et d'autres "minorités visibles" ou aspirant à le devenir, par des professionnels de la compassion. Exemples: le romancier vendéen Reynald Sécher et d'autres universitaires de Droite qui voient dans la Révolution dite française la préfiguration des totalitarismes modernes bolchévique et naziste; les Antillais et les Français d'origine africaine avec l'esclavage. Etc etc... Tout mesurer à l'aune des malheurs de la Seconde Guerre mondiale n'est pas, cela va sans dire, une attitude historique contre-révolutionnaire (ni même scientifique!). Forts de l'idée classique de l'immutabilité de la nature humaine, nous pensons que la barbarie n'est pas nouvelle, seules ses formes changent. "Ce n'est pas pas avec son siècle, mais avec tous les siècles qu'il faut marcher" dit Bonald, pas seulement les regarder au prisme fixiste et déformant d'un unique temps!
Il n'entre pas dans le cadre de ce billet de déterminer qui, du communautarisme ou de la concurrence victimaire, engendre l'autre. Il suffit de savoir qu'ils sont également néfastes à l'Unité nationale essentielle en temps de crise tels que ceux que nous vivons. Ainsi, ces caricatures subversives de communautés tendent à englober n'importe quelle disposition d'esprit, fut-elle déviante, et à lui conférer la considération due à une communauté naturelle utile au Pays. Elles jettent le discrédit sur les autres communautés naturelles (famille, commune, métier, religions), elles indispensables, qui structurent une Nation équilibrée. Elles constituent un nouveau romantisme politique, qui trouve dans un passé falsifié un aliment pour ressusciter artificiellement les divisions françaises. Inutile de rappeler que la France n'a pas besoin de cela!
Conclusion: L'histoire d'un grand peuple n'est pas "un long fleuve tranquille". Si un tri intellectuel et politique doit être fait entre ce qui a marché et ce qui a échoué pour la grandeur de notre Patrie, nous sommes solidaires du bien comme du mal dont nous sommes les produits. Il n'est pas d'empirisme organisateur concevable, si l'on nie la moitié de notre histoire: sur quoi fonderait-on son jugement, sinon? L'Unité française exige l'unité de la mémoire, dans les périodes heureuses comme les tragédies de notre histoire: cela est vrai de la Vendée, comme de l'Algérie française et des colonies; aucune brèche ne doit y être tolérée. Pour sa part, la Fédération n'en cautionnera aucune!
Ce n'est pas au moment où le vent mauvais de la rectitude politique tourne, que nous, à l'Action française, devons abandonner la mémoire d'aucun des combats légitimes de nos prédécesseurs pour la France et le Roi (quand Celui-ci en valait la peine!). Leur rendre cette justice n'est d'ailleurs pas les idéaliser ni les singer: le temps des chouans, des camelots du Roi et des bouchers de La Villette est bel et bien terminé. Loin de se "droitiser" doctrinalement, le peuple est désormais étranger au nationalisme. Alors que les réactionnaires font du sur-place dans leurs communautés naturelles anémiées sur la terre natale désertée, il est mentalement "hors-sol", sur une autre planète psychédélique, individualiste et irréelle. Tout le problème politique consiste à faire communiquer les deux. Il nous faut</strong>, au contraire de ces attitudes erronées, à la fois défendre sans faille la mémoire de nos aînés et tirer lucidement les leçons de leurs échecs. La Fédération montrera l'exemple sur ce plan là aussi!
A.F.-Grand Sud-Ouest
Après les harkis, les Gitans: comme l'Action française-Grand Sud-Ouest l'écrit plus haut, la repentance est une boîte de Pandore qu'il aurait mieux valu ne pas ouvrir!