"America Go Home!": Trump, l'Action française et nous, Français

Publié le par Fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'Action française

L'élection de Donald J. Trump à la présidence des Etats-Unis d'Amérique est un moment historique pour l'Amérique et pour le monde entier. Par sa politique économique et extérieure isolationiste, il rompt avec un quart de siècle d'hégémonisme yankee.

Une élection qui vient de loin

La Guerre froide, en effet, avait fait perdurer l'alliance des pays occidentaux née de la Seconde Guerre mondiale. Autant, pendant cette période, le leadership matériel américain était indispensable pour la survie commune du "monde libre", autant, après l'effondrement du rideau de fer, il ne se justifiait plus, non plus que ses prolongements en Europe, tels l'O.T.A.N. Les outrances capitalistiques de l'american way of life, bassement matérialiste, techniciste et libérale-libertaire, apparaissaient insupportables.

Loin de comprendre et d'accepter cette réalité, l'Establishment antinational d'Outre-Atlantique a poursuivi une politique d'impérialisme démocratique étendue au monde entier, zone d'influence communiste et Tiers-Monde y compris. Sous Reagan, cette politique, contenue dans son discours à la Chambre des communes britannique en 1982, était avant tout déclaratoire et couvrait des opérations de déstabilisation psychologique qui, jointes à l'action du pape Jean Paul II ou du premier ministre Marguerite Thatcher, ont fini par avoir raison du totalitarisme bolchevique.

Au lieu, après 1991, de profiter de leur prospérité, de se restreindre à leurs activités commerciales privilégiées et de refermer la parenthèse activiste ouverte dans l'histoire de leur pays en 1941, les Etats-Unis ont voulu pousser au-delà du raisonnable leur avantage. Ce qui les a conduit à des guerres injustifiables, en droit comme en raison, en Yougoslavie, en Afghanistan et en Irak, et à la politique de déstabilisation du monde arabo-musulman, opérée par Obama au nom de la Démocratie, et dont nous ressentons les effets jusqu'en Europe. Ce que nous apprenons ces temps-ci, c'est que la schutzpah, fille d'une hubris étrangère à l'héritage classique de la Grèce et de Rome, ne saurait être le principe d'une politique équitable et durable, encore moins d'un empire.

Ses causes immédiates

Mais c'est principalement le peuple américain, dont le patriotisme, parfois chauvin, ne saurait être mis en doute, qui en a payé le fort prix. C'est ce même peuple, dans ses classes moyennes en voie de prolétarisation du fait de la désindustrialisation et des délocalisations, qui a fait l'élection de D. Trump, dont le discours n'évite pas ces problèmes et fait rentrer le nationalisme et le protectionnisme dans le débat incontournable sur un libre-échange "intelligent". Quelle hérésie pour les grands libéraux économiques de Wall street et de la City et autres "intellos progressistes" (http://www.nytimes.com/interactive/2016/01/28/upshot/donald-trump-twitter-insults.html?_r=2), tous spéculateurs qui ont soutenu sans discrétion la candidate démocrate, en arguant que l'élection de Trump serait la fin du monde! Ou peut-être La Fin d'un monde!

Si l'on ajoute à cela les agressions idéologiques des démocrates d'Obama et Clinton contre les libertés américaines traditionnelles (liberté de croyance, de porter des armes, autonomie de l'individu), et l'accroissement improductif de l'Etat central au plan social et en direction du jacobinisme à la française, - qui n'est pas ce qu'il y a d'enviable chez nous, - on comprend mieux les raisons profondes de l'élection du nouveau président. Elles tiennent à une volonté de conserver les fondements de l'américanité

Et la France, dans tout ça?

Naturellement, pour le  camp mondialiste, c'est un nouveau désastre après le Brexit anglais. Alors que les Russes, adeptes de la Realpolitik, sont d'ores et déjà prêts à travailler avec le nouveau chef d'Etat, on notera que les Français n'avaient même pas préparé de télégramme de félicitations en cas d'élection de Trump et que l'ambassadeur français à Washington a accusé le coup, en termes de dépit peu diplomatiques, sur les réseaux sociaux! Toujours le ludion du bocal dont parlait Maurras: la République en France est agie par les évènements plus qu'elle n'agit sur eux!

Il ne faut toutefois pas voir dans ce salutaire électrochoc un "printemps souverainiste des peuples", comme certains (ou certaine) voudraient en tirer un profit politicien. L'histoire d'un peuple se joue rarement sur une simple élection, elle est prise en mains à long terme par le peuple lui-même, sous la direction d'élites patriotes éclairées. Se lèveront-elles en Amérique à l'appel de Trump? On peut être raisonnablement optimiste (http://www.lefigaro.fr/international/2016/11/23/01003-20161123ARTFIG00396-qui-sont-les-premiers-membres-de-la-future-administration-trump.php;http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/12/09/31002-20161209ARTFIG00344-les-generaux-de-trump-confesseurs-du-president-et-gardiens-de-la-cite.php;http://www.lefigaro.fr/international/2017/01/24/01003-20170124ARTFIG00234-le-cabinet-de-trump-le-moins-diversifie-depuis-ronald-reagan.php). On ne voit que trop, en revanche, que ces élites et cette volonté n'existent pas en France. Ce doit néanmoins être, pour nous, un puissant encouragement à redoubler d'efforts pour changer dans les têtes et dans les faits le Régime malfaisant et à établir, par tous les moyens à notre disposition, un autre Ordre, national et juste, celui-là!

L'Action française-Grand Sud-Ouest y contribuera de tout son pouvoir!

Pour la Fédération:

Le Délégué régional de l'Action française dans le Grand Sud-Ouest,

signé: GAILLERE

 

Le discours de rassemblement du président élu Donald Trump prononcé à la Nouvelle-York