Notre nationalisme d'Action française

Publié le par Fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'A.F.

 

Nation

 

"Il ne suffit pas de dire avec Jaurès que "les nations sont des faits". Ce ne sont pas des faits. Ce sont des bienfaits. Des bienfaiteurs et des producteurs de biens, qu'il faut protéger à leur tour. Car les hommes n'ont rien conçu de plus parfait dans l'ordre et sur le plan de l'amitié terrestre." (in Votre Bel Aujourd'hui.)

 

"Il faut commencer par le commencement,  (...) par affirmer, enseigner, distribuer une doctrine positive qui puisse intéresser ensemble les cerveaux et les coeurs. La discussion viendra ensuite. Commencez par affirmer l'idée de la France. Faites que vos contradicteurs à venir soient portés à donner la même importance que vous à l'indépendance française. Pour cela, développez la philosophie du nationalisme français. Motivez avec force les sentiments que vous voudriez enraciner dans les esprits cultivés. Le meilleur moyen de prouver la valeur de l'idée de patrie, c'est de montrer de façon concrète ce que la nôtre vaut, ce que nous lui devons, comment elle nous enveloppe, nous soutient et nous prédestine de toute part. Notre histoire, bien analysée, peut égaler le plus émouvant des poèmes. (1)" (A.F., 27 aout 1912.)

 

Royauté

 

"Le royaliste veut que l'on assigne à  (l'intéret public) un gardien permanent. Il est d'avis de constituer pour cette garde un magistrat dont le seul souci quotidien soit cet intérêt, non un autre; un magistrat dit Roi dont l'intérêt privé ne fasse qu'un avec l'intérêt national; qui n'en soit point séparable; par qui l'avantage public soit avantage personnel; dont le dommage public soit aussi le dommage personnel; qui gagne avec l'Etat; qui perde avec l'Etat" (A.F., 15 février 1940.)

 

"On nous dit: "La monarchie est morte" (2).

"Qu'entend-on par là? Ce sont des mots. Une institution, un régime ne sont pas un Monsieur ou une Dame que l'on met dans la bière et qui n'en sort plus. (...) Qu'il s'agisse d'une nation, d'une loi, d'une collectivité de lois ou de coutumes, il est toujours possible de les reconstituer l'une ou l'autre si l'on a sous la main ce dont elles sont composées avec leur plan de composition.

"La Monarchie est morte! Mais quelque chose n'est pas mort. C'est le besoin que la France a de la Monarchie pour vivre elle-même." (in Pour un réveil français.)

 

Social

 

"Reconnaître la lutte des classes, je ne dis pas y pousser, mais avaliser l'envie de classe en classe, contresigner sinon leur guerre, (...) mais seulement leur lutte, ne peut figurer qu'un égarement fou chez les maitres de l'Etat: cette démence offenserait l'amitié fondatrice et conservatrice de ce grand être et son désir profond de persévérer dans la vie (3). Que ces sentiments diviseurs soient donc mis hors la loi et bien déclarés ce qu'ils sont: incompatibles avec la détention et l'exercice de tout pouvoir, de tout emploi et de tout grade dans la communauté. " (in Votre Bel Aujourd'hui.)

 

Perspectives

 

"Une Action française se reverra par la force des choses. Notre façon de combattre sera reprise, par le simple effet de la volonté intéressée de la France, de la nôtre, qui durera en elle, et qui sera précisément ce que ses naufrageurs ne veulent pas (4).

"Nous avons failli leur ôter de la bouche leur sale gagne-pain, le sale butin qu'ils en tirent. Or, si tout passe, tout revient. Leurs précautions ont beau être serrées comme des chaines. L'espérance est la reine de toute politique; le désespoir y reste "la sottise absolue"." (in Votre Bel Aujourd'hui.)

 

Notes

 

(1) Nos propagandistes de tous âges seront bien inspirés de mettre en pratique ces conseils du Maitre.

(2) Voilà un argument couramment employé par le commun pour écarter la solution monarchique.

(3) C'est la raison de l'intérêt que les nationalistes doivent porter aux questions sociales.

(4) Ainsi Maurras donne-t-il à comprendre que l'appartenance à une structure prestigieuse dans certains cercles mondains, le sentiment d'y jouer un role important par l'activisme, si satisfaisants soient-ils pour certains esprits, ne sont pas tout, mais au contraire que l'A.F., avant d'être une collectivité, est un état d'esprit désintéressé au service d'un but supérieur: la pérennité de la France. Servir et non se servir, voilà qui devrait être médité par tous ceux qui aspirent à marcher sur les pas de nos illustres Fondateurs!