L'Action française et l'extrême-droite: riposte aux erreurs de "Sud-Ouest"

Publié le par Fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'A.F.

Un article anonyme, paru dans Sud-Ouest du 9 mai dernier, rendant compte de la fête nationale de Jeanne-d’Arc organisée victorieusement par la section de Bordeaux & Basse-Guyenne de l’Action française, a fait preuve d’approximations et de déformations grossières sur la nature de notre politique. Afin d’éclairer nos lecteurs, nous avons donc posé trois questions simples au Délégué régional de l’Action française dans le Grand Sud-Ouest.

 

A.F.

 

Q. – On lit parfois dans la Presse que l’Action française serait composée de « royalistes d’extrême-droite ». Que recouvre cette appellation ?

 

R. – Elle est essentiellement polémique. Elle vise, sous couvert d’une « objectivité sciences po’ » de façade, à décrédibiliser ceux qui en sont affublés, à disqualifier leurs arguments contre le régime démocratique. Car l’Action française est le seul mouvement politique à s’opposer sérieusement à la démocratie, qui est le mal, qui est la mort de notre Société. Si elle n’est pas « démocrate », elle se déclare hautement « démophile », amie du peuple, à qui elle refuse de mentir par facilité démagogique.

 

 

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Qu’est-ce, en effet, que l’« extrême-droite » ? Un parti. Un parti est un groupe d’hommes organisé pour la conquête, la confiscation, la mise en coupe réglée et la conservation du Pouvoir d’Etat. C’est la Révolution dite française qui a divisé les Français en gauche et droite, catégories parfaitement arbitraires, infondées et dépassées qui ne subsistent que par la propagande des politiciens, de leurs commanditaires financiers et de leurs supplétifs de Presse, seuls intéressés à en vivre.

 

Bien entendu, comme disait Maurras, « il y avait des partis sous Henri IV et Louis XIV, il y aura sous Charles XXII et Henri XV, si leur règne nous est donné ». Mais, sous la Monarchie, on se divisait sur la meilleure manière de servir la grandeur de la France et la gloire du Roi. En démocratie, c’est l’Envie d’homme à homme, la lutte des classes qui sont canonisées !

 

L’Action française n’est pas un parti. Nous ne voulons pas le Pouvoir pour nous-mêmes. Ce que nous voulons, c’est qu’un Magistrat, appelé Roi, décharge le citoyen des questions régaliennes, qui le dépassent : la Guerre, la Paix, la Diplomatie, l’Ordre public, les Finances. Les autres questions: professionnelles, locales, familiales, revenant au citoyen. Que ce Magistrat soit, par Sa naissance dans la Famille de France, intéressé à la pérennité de la Nation, œuvre de Ses Pères, et par Sa position, qu’Il soit indépendant des puissances d’argent et de l’élection, donc des partis qui se disputent le Pouvoir. C’est cela, le Roi : tout à la fois, un chef, un arbitre et un justicier, – Poutine, Salomon et Zorro, si vous préférez !

 

Q. – Tout cela est fort bien, mais l’Action française est-elle d’« extrême-droite » ?

 

R. – Non. Certains parlent de « mouvement national », de « droite nationale », de « droite des valeurs ». Nous récusons ce vocabulaire spécieux, qui cache souvent des ambitions personnelles ou l’absence de doctrine politique. En outre, il offre à la police de la Pensée politico-médiatique la faculté de nous enfermer dans la schizophrénie démocratique. L’Action française, se situant en-dehors du système de référence démocratique, n’est ni de droite, ni de gauche, ni des extrêmes. Nous maintenons notre spécificité d’un nationalisme intégral, c’est-à-dire : complet, répondant aux diverses aspirations des Français, qu’ils soient croyants ou incroyants, de gauche ou de droite, riches ou pauvres. Ainsi la Monarchie nationale et anticapitaliste protègera-t-elle le Travail comme le Capital, en délimitant leurs droits et en réprimant les abus des uns et des autres. Elle favorisera de même les associations de toute sorte, ainsi que les œuvres religieuses, spécialement catholiques, qui contribuent à élever l’homme au dessus des simples considérations matérielles et à l’union entre les citoyens.

 

Armes France-Restau

 

Q. – Quels sont les rapports de l’Action française avec l’« extrême-droite » ?

 

R. – Il faut faire deux parts des gens qui se réclament de l’« extrême-droite », comme de ceux qui appartiennent à d’autres partis : ceux qui restent des patriotes français, et ceux qui nient la Patrie française au profit d’idéologies humanitaristes, européistes ou racistes. Là est la ligne de démarcation d’une authentique politique nationale.

 

Alors qu’il s’agit pour la propagande royaliste d’éclairer les premiers, comme tous les autres Français, afin de les amener à la Vérité politique de la France : la Monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée, les seconds sont, tout comme les gauchistes, à traiter en étrangers à la France, de laquelle ils se retranchent volontairement. L’Action française reste donc accueillante à tous les patriotes français qui veulent les moyens durables de la survie de notre Pays, quels qu’aient été leurs engagements politiques antérieurs.

 

Nous, qui avons la religion de l’intérêt national, pouvons seuls leur apporter une conception claire de ce qu’est la Nation et de son intérêt véritable, qui dépasse les enjeux électoraux. Dixit Maurras : « La Nation est le plus vaste des cercles communautaires qui soient (au temporel) solides et complets. » Solide, car il unit tous nos concitoyens et tous les territoires de métropole et d’outre-mer des cinq continents : il ne se limite pas à un illusoire « petit village gaulois » ! Complet, car, depuis la disparition de l’Empire romain sur le plan politique, et, sur le plan spirituel, de la Chrétienté, la Nation constitue le cadre d’épanouissement naturel de notre humanité.

 

Etre nationaliste, ce n’est donc pas bouleverser la France, l’Europe et le monde : c’est simplement traiter toutes les questions politiques en fonction de l’intérêt national, critère du plus petit (et du plus grand) dénominateur commun des Français, divisés sur tout le reste. C’est au fond asseoir la concorde des citoyens sur une base solide, non sur des sentiments changeants. Telle est notre méthode rationnelle. Le refus d’une constitution européenne au 29-Mai 2005, auquel  l’Action française a contribué de son mieux, a montré qu’elle est toujours valable ! Les convulsions qui attendent la démocratie moribonde ne manqueront pas de nous donner, encore une fois, raison !

 

Pub Journal national 1