Le Comte de Paris et la "repentance": la voix de la Raison

Publié le par Fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'A.F.

En guise de cadeau de Noël, nous sommes heureux d'offrir à nos fidèles lecteurs le texte qu'on lira ci-dessous, avec un vif intérêt. Il s'agit d'un récent billet sur la "repentance", dont on nous rebat les oreilles, de Mgr le Comte de Paris, Duc de France, Chef de la Maison de France, paru sur Son site officiel (www.maisonroyaledefrance.fr). Avec le ton d'un soldat qui sait de quoi il parle, et une grande et sereine hauteur de vues, le Prince remet en perspective une page tragique de notre histoire contemporaine, un passé qui ne passe pas, la fin de l'Algérie française avec son cortège d'horreurs et de déchirements. Qui, mieux que Lui, pourrait déterminer de nouveaux liens, fructueux et justes, entre l'Algérie, que Ses Aïeux conquirent à la France et que Sa Famille et Lui-même défendirent jusqu'au bout les armes à la main, et notre pauvre Pays? L'autorité de Sa voix en matière mémorielle, la lucidité et la fermeté de Sa haute intelligence, le bienfait de Sa médiation ne font aucun doute. Héritier des quarante Rois qui, en mille ans, firent la France, Lui seul pourrait panser les plaies vives de la Nation dans l'honneur et le respect mutuel.

 

A.F.-Grand Sud-Ouest

 

Armes France Restau

 

Quelle Repentance ? Au XVIII° Siècle, Alger comme Tunis étaient des repaires de brigands qui, à l'instar de la Somalie actuelle, pillaient, rançonnaient et emmenaient en esclavage les habitants de la côte nord de la Méditerranée. Pour mettre fin à la traite des blancs, la France entreprit, dés 1830, la conquête en Afrique du Nord de ce qui n'était pas encore l'Algérie. Mon arrière grand Oncle, le Duc d'Aumale, s'empara de la Smala de l'Émir Abd-El-Kader qui se rendit peu de temps après. Prisonnier au château d'Amboise, il fut traité avec tous les honneurs dus à son rang et plusieurs de ses compagnons, morts de vieillesse ou de langueur, y sont enterrés. La Fondation Saint Louis a érigé depuis quelques années, dans les jardins du château, un cimetière musulman, selon les règles islamiques. Leurs descendants viennent y prier régulièrement. Comme tant de Français du contingent ou rappelés, j'ai participé à la guerre en Algérie, elle se camouflait sous le vocable de pacification. J'y étais volontaire, puis officier d'Active. Tous nous y accomplissions notre devoir envers la France.

 

Comte de Clermont en Algérie

Le Comte de Paris, alors jeune Comte de Clermont,

en Algérie (Photo D.R.)

 

C'est au nom de mon frère François et de tous mes frères d'Armes morts pour la France que je prends la plume aujourd'hui.

C'est au nom des Harkis qui ont servi la France et furent massacrés de façon ignominieuse après les accords d'Evian.

C'est au nom des Pieds-Noirs qui ont construit des écoles, des routes, des hôpitaux et qui ont rendu la richesse à cette terre.

C'est au nom de tous ceux, quel que soit leur camp, qui y reposent éternellement, que la France n'a pas à rougir, ni à avoir honte de son passé, encore moins à demander pardon.

Pour qu'il y ait pardon, il faut que celui qui pardonne soit irréprochable. Or dans toute guerre, les tueries et les atrocités sont toujours partagées, ce n'est pas beau mais c'est ainsi car la guerre est détestable. Nous sommes actuellement dans une autre ère. J'espère que la raison y prévaudra contre tout intégrisme politique ou religieux. "Mare Nostrum" doit pouvoir devenir le trait d'union entre le Nord et le Sud afin que les plaies puissent être refermées. C'est dans le respect des âmes mortes, celles de ces valeureux combattants des deux bords que l'on peut offrir cette prière: Écartez de notre pensée le faux repentir, source d'aigreur. Écartez l'acte humiliant et inopérant des "bourgeois de Calais". Afin que nos deux peuples puissent vivre dans une harmonie nécessaire à une amitié naissante.

 

Signature du Comte de Paris, Duc de France