Maurras, "Assise" et l'oecuménisme
A propos de l’"esprit d’Assise", de l’Islam et de l’œcuménisme, sur lesquels on a lu ces temps-ci tout et n'importe quoi, on se reportera avec profit à ce que Charles Maurras écrivait il y a quatre-vingt-un ans sur une manifestation "oecuménique" d'importance en terre africaine. Cette analyse sereine pose les fondements permanents de ce que doit être, pour le commun profit des Français, la politique du nationalisme intégral en matière d'harmonie spirituelle entre confessions différentes. Cela rejoint d'ailleurs ce que N.S.P. le pape Benoît XVI essaie, sur un plan supérieur, de faire :
"Gaudium et spes": N.S.P.
le pape Benoît XVI,
le jour de son élection au trône de saint Pierre
(Photo D.R.)
« L’alarme de l’esprit religieux chez les musulmans et les israélites fidèles à leur traditions est le grand fait moral du jour et de l’heure que nous vivons. Il serait fou de ne pas le comprendre, plus fou de ne pas l’utiliser. Il y avait longtemps qu’il ne s’était produit dans le monde un évènement plus favorable à la civilisation occidentale tout entière, et plus longtemps peut-être qu’un tel évènement ne s’était produit dans des conditions aussi parfaites.
« L’expérience de l’histoire conduit, en effet, à se méfier des alliances religieuses (ou politiques) faites sur le plan de l’égalité, et je n’ai pas besoin de dire combien sont précaires, ou même dangereuses, celles où l’élément le plus noble se trouve, par malchance, subordonné au moins digne. Or, ici, il y a un élément organisateur et fédérateur, et c’est l’élément catholique, ce qui n’ôte rien, ce qui ajoute même à l’atmosphère de concorde et de haute sympathie mentale dans laquelle se produit et se développe une entente si précieuse.
« L’Action française n’a jamais confondu un fait et une idée, une rencontre d’heureuses conjonctures et une doctrine. Elle sait, par exemple, quelles profondes différences d’ordre politique et social éloignent et séparent le judaïsme du catholicisme, ou Rome de l’Islam, mais la paisible confrontation des idées, l’émulation, si désirable, des charités, sont des facteurs précieux dont il convient que tout être raisonnable, tout homme vraiment pacifique, prenne l’entière conscience, non seulement avec satisfaction, mais avec une fierté joyeuse doublée d’une espérance que la claire vue des causes en travail devrait même fortifier et consolider. »
(Action Française, 9 mai 1930.)