Mémoire et Algérie française, l'impossible conciliation? la leçon de l'affaire du 19-Mars

Publié le par Fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'A.F.

 

On sait que le Parlement a récemment légiféré sur la date de la commémoration nationale des victimes civiles et militaires de la guerre d'Algérie et qu'il l'a fixée arbitrairement au 19-Mars, soit la date du cessez-le-feu imposé de Paris, la date d'une défaite pour la France qui n'était soutenue que par les anciens combattants communistes. D'autres dates étaient envisageables. Malgré la mobilisation tardive des associations de pieds-noirs, on ne pouvait guère s'attendre à ce que le nouveau Pouvoir se passe de cette satisfaction platonique donnée à l'extrême-gauche de son électorat. Dans un registre voisin, il est vraisemblable que nous aurons aussi, en dépit ou à cause de la demi-mobilisation des catholiques, le mariage pédérastique... Tant que les Français en désaccord radical avec la philosophie du Régime se complairont uniquement dans des manifestations "sympas" ou indignées, qui tentent d'empêcher quelques conséquences isolées sans s'attaquer globalement aux causes, celui-ci aura de beaux jours devant lui.

 

A ce sujet brûlant du 19-Mars, un correspondant nous communique l'analyse qu'on lira plus bas, que nous sommes heureux de publier en ce 11-Novembre, fête de l'Armistice de 1918 et jour de commémoration des morts de toutes les guerres contemporaines. L'Action française est en accord total avec elle. Elle nous rappelle que, dans un peuple aussi oublieux que le nôtre des leçons de notre histoire, la Mémoire est une guerre, la Mémoire est un bloc. On n'en abandonne pas une partie, on ne fait pas de compromis en cette délicate matière, sans se renier soi-même, sans renier ses morts. A ceux qui se sentent floués par la nouvelle loi, il n'est pas inutile de rappeler la manière dont les Vendéens, sans s'exclure de la Communauté nationale, ont géré excellement leur rapport au Passé révolutionnaire: "La Vendée pardonne, mais elle n'oublie pas!" C'est une leçon de patriotisme historique.

 

Vitrail de l'église des Lucs, en Vendée 

Un vitrail réaliste

de l'église des Lucs en Vendée:

le soldat bleu perce de sa baïonnette

un enfant dans les bras de sa mère.

"La Vendée pardonne, mais n'oublie pas!"

(Photo D.R.)

 

Dans l'affaire des séquelles de l'expatriation des pieds-noirs et des harkis, il ne s'agit pas pour les Français conscients de rouvrir "les plaies saignantes de nos désaccords nationaux", mais de trouver une solution juste, équitable à un passé qui ne passe pas, celui de l'Algérie française. Cette solution, compatible avec l'honneur national, conditionne l'avenir de nos rapports avec l'Algérie indépendante, avec le Maghreb et l'Afrique noire, et aussi avec ceux de leurs ressortissants qui vivent sur notre sol métropolitain. 

 

En respectant et en faisant connaître aux plus jeunes le sens du sacrifice honorable de leurs pères, en enseignant le patriotisme, l'amour de la terre française à l'école et dans les médias, en imposant silence aux falsificateurs du Passé, nous ferions comprendre au monde que le temps de la repentance, de l'autoflagellation est fini. C'est dire s'il ne s'agit pas d'une question secondaire, d'un combat d'arrière-garde. "Vaste programme", diront les battus d'avance. Il exige certes un effort, mais il est indispensable à notre relèvement. Le tout est de savoir si c'est possible en Démocratie. Un tel combat exige d'être mené de façon cohérente, politique. Il ne faut d'ailleurs pas se faire trop d'illusions sur la possibilité de le voir aboutir à court terme: la Vème République étant fondée sur le mythe gaulliste, du 18-Juin au 19-Mars, aucun de ses dirigeants, présents ou futurs, ne fera quoi que ce soit pour rétablir la Vérité historique. Il faudra changer de Régime, mais cela est difficile à concevoir pour beaucoup de gens qui croient qu'un simple changement de majorité permettra l'économie d'une Réforme intellectuelle et morale

 

A.F.-Grand Sud-Ouest

 

Monuments-aux-morts-d-Alger.jpg

 

Le Monuments aux morts d'Alger,

dû au ciseau de M. Landowski,

aujourd'hui recouvert

d'une chape "artistique" de ciment...

ou comment le Pouvoir algérien

essaie vainement d'effacer

toute trace de la présence française.

(Photo D.R.)

 

"Il est curieux de voir aujourd’hui se lamenter certains représentants des Français d’Algérie. Car c’est en 2002 que nous avons perdu la bataille du 19 mars, il a déjà dix ans, quand nos associations ont accepté, avec celles d’Anciens combattants, un compromis unilatéral qui n’était qu’un marché de dupes, tout à fait semblable à la mascarade des accords d’Évian. C’était à la demande d’un président de la République qui se voulait héritier de De Gaulle. Quelques représentants prébendiers, voire simplement avides de reconnaissance personnelle, et beaucoup de gens sincères mais naïfs et peu réfléchis, qu’ils soient Pieds Noirs ou Harkis.

 

"Ils ont abandonné une date qui frappait la Mémoire pour celle d’un petit coup de ciseau. En effet, le 16 octobre est la date lors de laquelle le Soldat inconnu d’Algérie a rejoint ses Camarades de toutes les guerres à Notre Dame de Lorette. Le 5 décembre est celle lors de laquelle un président contestable à coupé un ruban tricolore, lors d’une inauguration. Choix fait sans même travailler sérieusement à rechercher en commun une date symbolique, ce qui certes n’était pas facile. Le jour où les associations ont accepté cette date ridicule, la bataille était perdue. Qui se battrait pour une date qui ne veut rien dire ? Malheureusement, je fus un peu seul à le claironner.

 

"Quand on est en guerre, même mémorielle, on ne fait pas de compromis avec l’ennemi qui vous hait. Avec un parti qui trahit la France telle que nous l’aimons, qui hait, trahit et salit son Armée, qui hait et salit ses compatriotes quand ils sont les enfants de ces coloniaux que la Gauche a pourtant envoyés de par le Monde pour propager ses « Lumières » et sa « paix républicaine », qui hait ceux qui ont fait le choix de la servir qu’ils soient Indochinois ou Harkis, même si le besoin de faire accepter aux Français l’Immigration de masse, par la "dette morale" que nous aurions et la repentance, fait que le discours a changé. Ce parti qui pactisa avec les Allemands tant qu’ils furent les alliés de l’Union soviétique et de Staline, dont les femmes dites « françaises » sabotèrent les armes et grenades des soldats d’Indochine, dont les hommes crachaient sur les grands blessés, dont les membres désertèrent pour se faire Kapo ou livrer à l’ennemi les armes qui allaient permettre d’assassiner des Français.

 

"A plus forte raison, on ne signe pas un compromis avec l’ennemi quand on est le seul à le signer. Car le 5 décembre fut le compromis pour avoir l’apaisement entre ceux qui défendaient le 19 mars et ceux qui défendaient le 16 octobre pour ne pas avoir le 19 mars. Mais l’ennemi n’a rien signé, rien accepté et avant même parution du décret définitif, il fit savoir que jamais il n’accepterait une autre date que le19 mars. Évian 1962, 2002 ! 2012. "Nos" représentants ont eu la mémoire courte !

 

Histoire-de-l-Algerie-lecon-n--2.jpg 

L'histoire comparée de France et d'Algérie

qui était honnêtement enseignée

aux petits Français d'outre-Méditerranée

 dans les années 1950:

sur la page de gauche "nos ancêtres les Gaulois",

et sur celle de droite

"nos ancêtres Berbères et Phéniciens".

Un modèle de pédagogie. 

(Photo D.R.)

 

 

"Il fallait être bien naïf pour penser que la gauche socialiste puisse être un rempart si elle revenait au pouvoir, alors que politicienne et affairiste, elle porte le fardeau de la gauche extrême rouge carmin ou maquillée en vert. Depuis 1981, l’alliance avec le PC lui est indispensable. Or c’est au prix de l’abandon de toutes les valeurs et au prix de toutes les repentances que le gouvernement socialiste paiera l’espoir d’un renvoi de bons procédés (auquel je ne crois pas) de ces gauches les plus extrêmes. Car il va falloir faire passer demain, sans trop d’ennuis au Parlement ou dans la rue et avec les syndicats, les terribles potions que devront avaler les électeurs de gauche : allongement de la durée de travail pour la retraite, abandon du contrat de travail à durée indéterminée, que chacun tait encore, réduction des fonctionnaires, hausse sur chacun des prélèvements sociaux et impôts, réductions des avantages sociaux, diminutions des subventions au Monde associatif dont vivent beaucoup de ses affidés, etc. Et cela même s’il lui faut détruire la famille, casser le mariage, favoriser les adoptions au détriment de l’enfant et la drogue, faire voter des millions d’immigrés, salir l’Histoire de France et son Armée, etc.

 

"Mais faire confiance à l’UMP n’était pas bien meilleur et, en tout cas, pas un rempart beaucoup plus solide, puisqu’après tout le 19 mars est aussi une victoire de De Gaulle. L’on a vu grand nombre de ses élus et les préfets se presser aux cérémonies du 19 mars, avec l’aval des gouvernements Chirac et Sarkozy par notes administratives.

 

"Enfin, le renoncement ou dépôt de nos armes fut consommé quand nous vîmes certains de nos représentants se précipiter aux cérémonies du Quai Branly pour faire la claque aux représentants de ce même état gaullo-UMP, à l’exception de rares associations comme l’ADIMAD ou VERITAS ou l’ami XIMÉNES qui luttèrent avec moi. Je comprends la détresse de nos familles des Victimes du 26 mars et du 5 juillet, dont je crois avoir marqué ma compassion par mes combats. Je pense même qu’un monument aurait pu rassembler la mémoire de toutes les victimes de cette guerre qui ne disait pas son nom, comme a su le faire Franco au Valle de los Caïdos. Mais comment mes compatriotes ont-ils pu accepter que soient honorés avec les Leurs, ces victimes, dites « innocentes » par les ministres et plus hauts fonctionnaires UMP, qu’étaient les porteurs de valises, les barbouzes etc., alors même qu’ils interdisaient le Quai Branly et rejetaient comme des chiens les meilleurs d’entre nous, ceux qui avaient payé de leur Martyr notre défense et celle de l’Honneur de la France ? Mais nous aurons encore quelques couleuvres à avaler de la part de nos amis représentants d’associations. Se dessinent déjà les compromissions à venir avec un parti UMP que certains diront comme « seul recours possible à la suppression du 19 mars, puisque seul pouvant assurer l’alternance ». Par réaction, on va voir grossir les rangs de ceux qui célèbrent le 5 décembre. Mais un Longuet, certainement le plus sincère, un Dupont-Aignan, un Estrosi ou un Lucas ne peuvent pas plus nous rassurer qu’une hirondelle n’assure le printemps.

 

"En conclusion, c’est parce que la FNACA n’a pas accepté le compromis qu’elle gagne aujourd’hui. Quand on est en guerre, on ne fait pas de compromis à plus forte raison à titre unilatéral tant que l’on a pas gagné. Or, c’est bien une guerre que nous font le parti communiste et ses alliés objectifs, gauches extrêmes, FLN et État algérien, même si c’est sur le plan mémoriel.

 

"Je m’étais tu sur ce sujet ces derniers mois, pour ne pas faire apparaitre une note discordante."

 

Jean-Pierre RONDEAU

Président de DÉPATRIÉS

Président d’Honneur d’ALLO

(Anciens du Lycée Lamoricière d’Oran)

Vice-président de l’Amicale

des Anciens du 9ème Régiment

de Chasseurs parachutistes

Délégué VÉRITAS Ile de France

Adhérent ADIMAD