Un prince de France à Limoges: Charles-Philippe d'Orléans, duc d'Anjou!
Jamais, de mémoire de Limougeaud, on n’avait vu depuis Henri IV d’aussi « Joyeuse entrée » d’un prince de la Famille de France dans cette cité moyenâgeuse, issue du patrimoine de la maison d’Albret. Représentant Mgr le Comte de Paris, Duc de France, Chef de la Maison de France, empêché, S.A.R. le prince Charles-Philippe d’Orléans, duc d’Anjou, a effectué les 21 et 22 octobre derniers une visite quasi-officielle dans la capitale du Limousin et ses environs. Après avoir rencontré les principales autorités civiles et religieuses, et visité les entreprises de pointe de la technopole E.S.T.E.R. au Nord de Limoges, le prince, accompagné d’un service d’honneur réduit, a inauguré dans la liesse populaire la « frairie des petits ventres » (fête corporative traditionnelle des bouchers).
L'église Saint-Pierre-du-Queyroix (Photo D.R.)
Le lendemain matin, avec l’accord généreux de l’ordinaire du lieu et du curé de la paroisse, une messe selon la forme extraordinaire du rite romain a été célébrée, hors la présence du prince, en l’église Saint-Pierre-du-Queyroix par le chanoine Jean du Viennay, de l’Institut du Christ-Roi Souverain Prêtre. A l’extérieur, une vente à la criée de L’Action Française 2000 interpellait des passants rarement hostiles, parfois intéressés, du fait de l’absence de Presse indépendante en Limousin. Pendant ce temps-là, le duc d’Anjou, répondant à l’invitation du maire d’Oradour-sur-Glane, M. Frugier, visitait le village-martyr et son nouveau Centre de la mémoire fondé pour ne jamais oublier la barbarie allemande.
Le plan média couvrant le voyage, remarquablement orchestré par l’Institut de la Maison royale de France (www.maisonroyaledefrance.com) en la personne de M. Delhoume, comprenait une interviouve à France-Bleu Limousin, un passage remarqué de vingt-cinq minutes à l’émission « La Voix est libre » sur France-3, enfin une interviouve plus intime donnée à l’atelier audiovisuel de la fédération Grand Sud-Ouest de l’Action française qui sera bientôt mise en ligne.
Au banquet, véritablement pantagruélique, organisé en fin de matinée en son honneur à la meilleure table de Limoges, Chez Alphonse, qui regroupait des royalistes de toutes tendances, le duc d’Anjou a pris la parole pour un discours politique très attendu, le plus marquant depuis celui qu’il avait prononcé au banquet de l’A.F. il y a huit ans. Avec l’indépendance d’esprit, la simplicité et le ton direct qui le caractérisent, le prince « robertien » le plus politique de sa génération a bousculé un certain nombre de préjugés. Réaffirmant sa fidélité absolue de cadet au Chef de la Maison de France et à l’ordre normal de Sa succession, il a convié les royalistes présents et au-delà à faire connaître aux nombreux Français qui l’ignorent l’existence de la Famille-chef qui peut, seule, sauver notre Pays.
Déplorant les divisions actuelles des royalistes, – qui n’ont pas de doctrine, ni parfois de Prince communs, – le duc d’Anjou les invite à s’unir, dans une certaine mesure, dans cette action positive pour faire connaître et aimer du public la Famille royale : pour le prince, les nouveaux moyens de communication (fesse-bouc, touiteur) permettent cette propagande. Même si, dans son optique, la Restauration n’est pas pour demain et si, dans son langage, la Monarchie future pourrait être compatible avec la « modernité » politique, son volontarisme et son charisme sont les principaux atouts médiatiques du royalisme français.
Toutefois, on nous permettra de remarquer respectueusement que, poussé trop loin, le regroupement tactique, souhaité par le duc d’Anjou, de royalistes pourvus d’une doctrine (l’Action française) avec la poussière de ceux qui, royalistes de sentiment, ne le sont pas, serait un marché de dupes. Selon nous, cette unification, excellente pour des groupes sans idées politiques fermes, ne remplace nullement l’objet propre du nationalisme intégral, qui est « l’acte d’instituer la Monarchie » (Maurras). En cela, notre Action française est complémentaire de la politique de la Maison de France : comme le disait Pierre Pujo, nous sommes les « franc-tireurs de la Monarchie ». De la même manière que nous respectons l’indépendance de la Famille royale et que nous entendons La servir loyalement et intelligemment, notre marge de manœuvre politique doit demeurer entière pour défendre efficacement le pays réel, sur le terrain de la lutte des partis. Sans doute, cela n’exclut-il pas dans l’immédiat une meilleure information réciproque des uns et des autres sur leurs activités, à réaliser sous l’égide de l’I.M.R.F.
Un prince "robertien", le plus politique de sa
génération:
Charles-Philippe d'Orléans, duc d'Anjou
(Photo D.R.)
Au total, cette première et trop courte visite en province du duc d’Anjou, très appréciée de l’ensemble de nos amis, a remobilisé les royalistes locaux et fait naître des vocations militantes. Elle donne beaucoup à penser et des raisons nouvelles d’espérer. L’Action française était représentée par une délégation de la fédération Grand Sud-Ouest, sous la présidence du délégué régional Vincent Gaillère, ainsi évidemment que par notre vieil ami, le Dr André Charles, ancien membre du Comité directeur, et Mme ; cette délégation représentait le quart de l’assistance au banquet. Il faut aussi saluer une excellente organisation logistique de l’I.M.R.F., qui s’affirme depuis plusieurs années, sous la direction de M. Finell, son secrétaire général, comme le principal organe politique de la Famille royale. Il y a à gager que ce n’est là qu’un début de reconquête de l’opinion par la Maison de France, sous la conduite de Son Chef, Mgr le Comte de Paris, Duc de France.
A.F.-Grand Sud-Ouest.