Vincent Gaillère nous parle de la 56ème Université d'été de l'Action française

Publié le par Fédération interprovinciale du Grand Sud-Ouest de l'A.F.

Question. – Vincent Gaillère, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

 

Réponse. – Volontiers. Je suis un jeune actif de trente ans. Je m’intéresse à la chose publique depuis toujours, mais je ne me suis engagé en politique que depuis une dizaine d’années, dans l’Action française. Très vite, j’ai été amené à exercer des fonctions de responsabilité (la direction de la fédération Aquitaine-Grand Sud-Ouest du Mouvement, soit la coordination de la propagande royaliste dans dix départements), grâce à la confiance jamais démentie de Pierre Pujo. Ce qui m’a donné une expérience des hommes et des réalités politiques, tant locales que nationales, unique, pour laquelle je suis infiniment reconnaissant à Pierre… Comme à tous les militants d’A.F., sa tragique disparition me fait devoir de continuer, dans la fidélité et l’honneur, ma vie durant, l’œuvre de restauration monarchique initiée par nos Fondateurs, – le combat pour défendre et augmenter l’audience du Journal L’Action Française 2000 – et l’animation de la Fédération que j’ai l’honneur de présider.


Pierre Pujo et son successeur à la tête du Journal, Michel Fromentoux (Photo D.R.)


Question
. – L’Action française est en effet un engagement à long terme… mais, précisément, qu’est-ce qui vous a amené au nationalisme intégral ?

 

Réponse. – La réflexion politique sur l’impossibilité de toute défense nationale et sociale en régime républicain. Le refus des poncifs progressistes de l’historiographie officielle qui sont assénés par les médias et par l’enseignement secondaire et supérieur. La lecture de Gaxotte, de Bainville etc. et, naturellement, de Maurras. C’est d’ailleurs la marque d’un royalisme politique que j’ai voulu imprimer à la fédération Aquitaine-Grand Sud-Ouest. Le royalisme, loin d’être la nostalgie de fruits secs anticonformistes ou de quelques salonnards conservateurs, assoiffés de rangs, de rentes et de rubans, est l’affaire du peuple tout entier, – du moins de sa partie la plus consciente, celle qui se préoccupe de l’âme du Pays, et de son avenir.



 

Dès lors, le royalisme d’A.F., qui est fondé sur une étude impartiale des problèmes nationaux de tous ordres, ne saurait être l’addition aveugle de toutes les fidélités au Prince, sans acception de doctrine, ni non plus le plus petit dénominateur commun de groupuscules fantaisistes et désarticulés : c’est au contraire la volonté conquérante d’instaurer une Monarchie traditionnelle, héréditaire, antiparlementaire et décentralisée, le régime de salut public chez nous. Seule, l’Action française est à même, parce qu’elle possède une doctrine politique cohérente et actuelle, de discipliner les volontés divergentes vers ce but commun, indispensable à tous les Français en vue de progrès ultérieurs.

 

C’est un nationalisme, car c’est la Nation qui est la première menacée par les folies du Régime, notamment par la « construction européenne ». Mais c’est un nationalisme purgé du ferment plébiscitaire ou électoral (sans même parler de totalitarisme raciste !), qui voue à l’échec, depuis plus d’un siècle, les tentatives de redressement français.


Charles Maurras, notre seul Maître (photo D.R.)
 

Un tel programme, contenu dans l’Enquête sur la Monarchie, me paraît toujours à l’ordre du jour. Il exclue le libéralisme, non seulement en politique et en économie, mais aussi dans le domaine religieux, en ce que celui-ci aboutit au libre-examen généralisé, à l’individualisme forcené, à l’impuissance de l’autorité et finalement à l’anarchie dans les esprits, dans les cœurs et dans les mœurs.

 

Nous ne rêvons pas le retour à un âge d’or idéalisé, mais nous voulons, à partir des éléments sains de la France de l’an 2008, du pays réel, faire rejaillir les institutions et les vertus de la France éternelle ; je ne pense pas que cela soit un objectif hors de portée, pour peu que nous sachions saisir les occasions favorables,  surtout quand on considère la demande d’ordre (et donc d’un juge-arbitre au sommet de l’Etat, indépendant des puissances occultes, d’argent et étrangères) qui sous-tend la plupart des revendications éparses des diverses catégories de la population. On retrouve la vieille formule française : le Roi en ses conseils, le peuple en ses états.

 

Question. – Vous parliez des auteurs qui vous ont marqué… quels livres conseilleriez-vous à un jeune qui ignore tout de l’Action française ?

 

Réponse. – Aucune étude historique ou de sciences politiques n’étant à mon sens pleinement satisfaisante, pour connaître en détail l’histoire de l’A.F. et la psychologie de ses acteurs, grands et petits, il faut se reporter avec confiance aux auteurs de notre école. Yves Chiron a écrit la biographie définitive de Maurras ; par ailleurs, rien ne vaut les livres vivants et suggestifs de Léon Daudet, en particulier Vers le Roi. Pour la période contemporaine, je recommande L’Autre Résistance : L’Action française sous l’Occupation qui explique l’attitude controversée du Mouvement, et, pour l’Après-Guerre, Un Demi-Siècle d’Action française, qui montre comment l’A.F. a survécu contre vents et marées jusqu’à nos jours, – deux monuments de probité historique qu’a tenu à nous léguer Pierre Pujo.



 

Sur le plan intellectuel, Mes Idées politiques est essentiel, qui ordonne en un tout didactique les grands thèmes de la pensée maurrassienne, que l’on retrouve dans l’Enquête sur la Monarchie et dans L’Avenir de l’Intelligence : critique de la démocratie et du romantisme, définition de l’intérêt national. Le Dictionnaire politique et critique, ses Compléments et Suppléments donnent le détail des réactions et analyses de Maurras et de l’école d’Action française devant les évènements historiques auxquels la France et l’A.F. ont été confrontés : ils sont particulièrement utiles.

 

Pour le reste et comme tout est à lire de notre école, le mieux est de venir tout au long de l’année à nos cercles de formation, ou, du 28 au 31 août prochains, à l’Université d’été de Biarritz, où des conseils personnalisés de lecture seront donnés.

 

Question. – Justement, à qui est destinée la 56ème Université d’été de l’Action française ?

 

Réponse. – A tous les jeunes nationalistes et royalistes, garçons et filles, de 15 à 35 ans, qui veulent approfondir les raisons de résister au relativisme et à la repentance ambiants qui empoisonnent la France aujourd’hui !

 

Ils y trouveront une formation théorique adaptée à leurs besoins, dispensée sous forme de conférences magistrales suivies de questions-réponses et d’ateliers pratiques portant sur les différentes facettes du militantisme politique. Les formateurs sont issus du corps enseignant, de la Société civile, des professions libérales et des cadres nationaux et locaux du Mouvement. Le programme des conférences et autres activités est d’ores et déjà disponible sur le blogue de la Fédération : pour en savoir davantage, on peut s’y reporter ou me contacter par courriel ou téléphone.

 

Mais l’entraînement physique quotidien et les loisirs encadrés (des sorties à la plage, des circuits-découverte du patrimoine basque sont prévus) tiennent aussi une grande place dans notre Université d’été : mens sana in corpore sano !


Sous les pavés, la plage! (Photo D.R.)
 

A la fois sérieuse et libre, l’atmosphère d’un camp d’A.F. est unique. Pour avoir assisté à un certain nombre d’entre eux, je puis vous dire que les nouveaux camarades y sont très bien accueillis, et qu’on y apprend le véritable sens du mot « Communauté nationale » ; ce n’est qu’après avoir participé à un camp que l’on fait véritablement partie de la famille d’Action française.


Maxime Réal-del Sarte, fondateur des camelots du Roi et modèle de notre 56ème Université d'été (photo D.R.)
 

Question. – Comment s’annonce Biarritz 2008 ?

 

Réponse. – Sous les meilleurs auspices ! Cette 56ème édition veut retrouver les fondamentaux qui ont fait l’originalité et le succès des camps d’été de l’A.F. : vie en collectivité sous la tente, conférences en plein air, alliage de la formation de base à nos doctrines et au militantisme avec des causeries qui nourrissent l’action politique du reste de l’année ! Et, bien sûr, il y a ce que j’appellerai l’éducation par le milieu : l’apprentissage de la sociabilité d’Action française, avec ce qu’elle comporte de bonne humeur, de bonne chère, de chants, de souvenirs aussi… Il n’y a vraiment que dans une ambiance loyale de franche camaraderie, de fraternité entre les générations, éloignées des tracas de la vie quotidienne et de ses mesquineries, que l’on peut vraiment se donner pour toute la vie au service de la Cause nationale et royale !


Debout là-dedans! (Photo D.R.)
 

Question. – Un jeune n’a donc aucune raison de s’abstenir ?

 

Réponse. – Si c’est pour des raisons matérielles, non : il faut savoir que des solutions au cas par cas peuvent toujours être trouvées.

 

A plus forte raison cette année, pour marquer la continuité et la vitalité de notre école de pensée, il est absolument essentiel pour un jeune d’A.F. de participer à la 56ème Université d’été de Biarritz: c’est le lieu où il faut être ! D’autant que les études y seront dirigées par Stéphane Blanchonnet, successeur de Pierre Pujo à la présidence du Comité directeur de l’Action française, et que la journée « portes ouvertes » du 30 août sera une occasion unique de faire sa connaissance et d’envisager avec lui l’avenir de notre Mouvement !

 

Et puis, une Université d’été, c’est souvent la seule occasion, pour un jeune en quête d’une noble idéal auquel se dévouer, de découvrir l’Action française, de s’en faire une opinion par lui-même : qui peut s’en dispenser ?


 Saint Georges terrassant le dragon (Photo D.R.)


Question
. – Vincent Gaillère, je vous remercie d’avoir répondu si complètement à mes questions.

 

Réponse. – Tout le plaisir a été pour moi, je vous assure ! J’espère que vous viendrez à Biarritz 2008 !

 

Question. – Je n’y manquerai pas !


 

 

 

(Entretien réalisé par Rémy Perrin.)