L'étrange libération de Maxime Brunerie

Publié le par Rémy Perrin

Quel été palpitant, décidément! Je lis dans mon journal que Maxime Brunerie, l'identitariste qui avait tenté d'assasiner, le 14-Juillet 2002, le président de la République de l'époque sur les Champs-Elysées, a fait l'objet le 3 août dernier, d'une mesure gracieuse de libération anticipée, alors même qu'il n'a pas effectué la totalité de sa peine.

Selon son avocat, "on" a fait passer en prison à Brunerie un B.T.S. et "on" lui a trouvé un travail justifiant sa mise en liberté. A qui fera-t-on croire qu'alors que des millions de Français sont au chômage, Brunerie, qui était en 2002 un oisif, sans qualification, de 25 ans, vivant dans l'Essone, département sinistré s'il en est, trouve du boulot! Ne me parlez plus de la crise!

De deux choses l'une: ou bien, en République, tenter de tuer le président est somme toute une infraction bénine, ou bien on n'explique la mansuétude dont fait l'objet cet individu que par une protection occulte et persévérante. Le tout est de savoir laquelle, et dans quel but elle s'exerce.

Un début de piste est peut-être que les identitaristes, hier comme aujourd'hui, par le caractère sommaire de leurs "idées" et de leur activisme, sont des repoussoirs idéaux pour le Pouvoir républicain: ces "extrémistes", comme dit justement le Juppé, dégoûtent les honnêtes gens, qui n'ont plus qu'à se jeter dans les bras de quelque Sarközy rassurant! Et le tour électoral est joué! Cela mérite toutes les clémences, ne trouvez-vous pas?

Flash-back: le 21-Avril 2002, le candidat nationaliste Le Pen était au deuxième tour de l'élection présidentielle. Pendant les deux semaines séparant le premier du deuxième tour, une véritable campagne de haine, mobilisant la jeunesse fanatisée, remplit les médias. Les officines politiques et policières sont sur les dents pour discréditer l'extrême-droite aux yeux de l'opinion.

 

Que, dans ce contexte artificiellement troublé par les jeux naturels de la démocratie (où tous les coups sont permis), un groupuscule politique marginal et surveillé de près par les R.G. ait été manipulé par des cercles proches du Pouvoir n'est nullement exclu. En revanche, qu'un type avec une dégaine louche, le visage couvert par une capuche, ait pu se balader avec un étui à guitare sur les Champs, sans être contrôlé une seule fois par les policiers en tenue ou en civil qui pullulent en ces lieux ce jour-là, l'est totalement. Sans même parler du fait de pouvoir monter en un instant une carabine au milieu de la foule des badauds, sans que personne ne s'aperçoive de rien. Concluez...

On se rappelle qu'à la suite de ce pseudo-attentat, le groupuscule pagano-identitariste a été dissous, pour la forme, en conseil des ministres. Ce qui ne l'a nullement empêché de se reconstituer aussitôt après, de bénéficier depuis d'une bien étrange tolérance, et même de trouver, dit-on, des fonds auprès de généreux donateurs... Ca ne vous rappelle rien, vraiment? Au fait, qui a dit que "La République est un régime qui gouverne mal, mais se défend bien"?