Avis à toutes fins utiles...
Certain blog "royaliste libertin", ayant fait une étrange publicité pour une de ces confs soporifiques organisée il y a peu par la dissidence locale de l'Action française, nous donnons à nos lecteurs un aperçu de ce à quoi ils ont échappé:
"Véritable alchimiste, Jean Sévillia transmute, dans l'athanor (1) de son savoir-faire, le plomb et les lamentations convenues en l'or des best-sellers et des réputations flatteuses. Entre ce qui satisfait les uns, sans risquer de les faire réagir efficacement, et ce qui fâche les autres, sans les inquiéter, il arpente prudemment sa bande de terrain préférée (2).
"Après les fiches hâtives de l'Historiquement correct, démarqué de Jean Guiraud, et qui se garde d'une seule allusion à ce qui irriterait vraiment l'adversaire, voici, à l'abri de son infaillible recette, un Moralement correct, d'un ton très sévilliste, revue de ce que les médias alignent chaque jour. Enseignement, famille, travail, autorité, relations sexuelles, délinquance, immigration, culture, anti-racisme, etc..., à peu près rien n'échappe à sa plume, sous laquelle chacun trouve de quoi alimenter sa capacité à gémir dignement. Certes, on approuve, car, à défaut d'être utile, la litanie des absurdités et horreurs qui conditionnent l'homme moderne mérite bien la malédiction: "société déréglée" -dit-il- qui "ne tourne pas rond", "vit dans la confusion mentale". Chacun de nous le sait bien, tout heureux de trouver, sous une plume adroite, l'essentiel de son fonds de protestation intime. Mais tout cela pour aboutir à quoi? Et là, ce livre cesse d'être inutile pour devenir nocif. Car, si nous pouvons nous lamenter en compagnie de l'auteur, il nous faut le quitter dès qu'il prétend nous indiquer un chemin. En effet -conclut-il- "c'est d'une morale dont nous avons besoin". Passons sur le solécisme (3)!
"Et les dernières pages prennent une sonorité de sermon, pour appeler à un retour à la morale... meilleur moyen pour prolonger indéfiniment la démocratie ravageuse. Du fait qu'elle concerne les personnes privées, en effet, la morale, nécessaire dans son ordre, est inopérante par nature pour corriger les vices sociaux! Rappelons avec saint Thomas d'Aquin que la vertu est un habitus social, et que c'est par la loi que la société fixe les moeurs indispensables à sa stabilité; non l'inverse, qui n'est qu'une illusion entretenue par l'ennemi. Aussi n'est-ce pas tellement de morale dont nous avons besoin; c'est d'un Etat soucieux du bien commun, selon la formule maurrassienne: "Politique d'abord!"
Que rajouter à cette excellente recension, parue dans un magazine politique de bonne tenue, celui-ci: Monde & vie, n° 778, du 28 avril dernier? Qu'elle remet le bonhomme à sa juste place et qu'elle montre exactement pourquoi, tout comme la "nouvelle action royaliste" d'avant-hier, d'autres dissidences, plus récentes, ou encore en germe (4), qui nous sont connues, sont vouées à l'échec final.
C'est à l'oeuvre de l'Action française (canal historique) que saint Pie X a promis en 1914 qu'elle aboutirait, pas à ses déviations! La fidélité à nos maîtres et aux fédérations et sections locales, principaux organismes vivants de l'Action française, qui constituent le cadre naturel d'une politique conforme à l'empirisme organisateur, est l'unique règle du succès.
Il faut bien constater que, dans certains milieux "djeun's" (5), comme dans tout le Mouvement national, on a trop cru habile de balancer par-dessus bord la doctrine et l'expérience des combats du passé, pour rendre aimable l'homme (ou le prince) providentiel que l'on portait à bout de bras. De récentes expériences montrent que ces calculs sont absolument vains.
La consigne pour les amis de l'Action française-Aquitaine et, au-delà, pour tout ceux qui veulent rester fidèles à notre idéal nationaliste est donc claire: Pas un homme, pas un sou pour de telles dissidences, qu'elle soit externes ou même internes! Hardi! Qui vive? France!
Notes:
(1) Sorte d'alambic.
(2) Le public de Sévillia n'est autre en effet que les lecteurs du Fig' Mag'! L'élite de la Contre-Révolution, en somme!
(3) Construction syntaxique incorrecte.
(4) De ces dernières, on devrait peut-être dire: vérolées...
(5) C'est-à-dire: étudiants petits-bourgeois affectant de singer le parler des cités-dortoirs et les moeurs de leurs habitants. Le tout sous couvert de "libertinage de bon ton", Monseigneur!