A propos du Colbert: un programme d'action pour Bordeaux

Publié le par Section de Bordeaux & Basse-Guyenne

 

I. - L' évènement du jour

 

C'est en ces termes que le ministère de défense, sous la plume d'un certain Froidure, a décrit le départ du croiseur Colbert du port de Bordeaux:

 

 

"(...) Le 31 mai 2007, à 8h00 du matin, le convoi escortant le croiseur Colbert est passé sous le pont d’Aquitaine en direction de l’Atlantique, accompagnant pour son dernier voyage l’ex-navire de guerre vers la base navale de Brest. Deux heures plus tôt, une équipe avait découpé au chalumeau les derniers brins d’aciers qui maintenaient encore le Colbert au quai bordelais.

"A 7h00 précises, le bâtiment larguait ses haussières, (...) et prenait la remorque de l’Argonaute et du Buffle sous le commandement du capitaine de corvette Gillet qui dirigeait les opérations de chenalage depuis le bord du remorqueur placé en soutien, le Rari.

"Arrivée prévue à Brest le lundi 4 juin, où l’ex-croiseur subira des travaux de sauvegarde avant de rejoindre, fin juin, le cimetière marin de la commune de Landévennec (Finistère). Là, un belvédère permettra (...) de (...) lui adresser un dernier regard avant son démantèlement définitif dont la date n’est pas (...) arrêtée à ce jour." 

  

 

 (photo Marine nationale. - D.R.)

 

 

Quant à Sud-Ouest, il nous livre une description plus pittoresque de ce départ attendu par tous les vrais Bordelais:

 

"Sous un temps maussade, le croiseur, long de 181 m et qui ne dispose plus de propulsion, s'est éloigné des quais escorté par trois remorqueurs, qui doivent notamment l'accompagner dans le délicat passage de l'estuaire de la Gironde. L'un des remorqueurs, venu de Marseille, a tiré trois coups brefs pour signaler le départ en marche arrière du navire, devant plusieurs dizaines de badauds massés sur les quais."

 

 

15 ans d'incohérences démocratiques

 

Il est passablement tordant que des "notables", comme le Juppé, ou prétendus tels comme ce secrétaire d'association des "amis du Colbert", qui n'ont pu rassembler qu'une foule amorphe, filent la métaphore humanitaire pour faire verser quelque larmes sur ce tas de ferraille sans attaches avec le glorieux port de Bordeaux.  "Pour nous, dit ce dernier  individu, c'est un peu comme un condamné qui s'en va vers l'échafaud, il n'y a pas de sursis". Ce serait risible si ce n'était grotesque.  

 

Il est encore plus drôle de noter que "Sur les quais, quelques opposants au Colbert, parmi lesquels des élus Verts et une fanfare (se soient) rassemblés pour saluer le départ du bateau. " Peu importe d'ailleurs que ce soit  par souci d'écologie ou par antimilitarisme!

 

 

 

(photo A.F.-P. - D.R.)

 

 

 

Ainsi que le note justement l'éditorialiste de Sud-Ouest, Jean-Paul Vigneaud, ce départ, objectivement incontournable pour rendre au décor du port une part de sa beauté royale, est une relique de l'ère radicale-socialiste de Chaban-Delmas:

 

 

"Cette histoire commence en 1987, lorsque Robert Pierron lance l'idée d'un bateau-musée dans le port de la Lune. Pour apporter un peu d'animation sur les quais où Jacques Chaban-Delmas « s'enlise » totalement. L'idée fait vite son chemin, si bien que lorsque le Colbert prend sa retraite (en 1991) les pro-musée sautent sur l'occasion. Chaban n'est pas très chaud mais, pris au piège de sa fidélité aux armées (!!!), il ne peut dire non. Le 11 mai 1993, l'ex-croiseur fait ainsi son entrée à Bordeaux et n'en bougera plus. La SMVP, une filiale de la Caisse des dépôts et consignations et du groupe Accor, se lance dans l'aventure et prend en charge la structure. Avec succès. Les curieux et les amateurs de bateaux se bousculent pour découvrir les entrailles du navire. Il est vrai qu'il a encore de l'allure avec ses peintures en bon état, ses drapeaux flottant au vent. Il semble encore vivre. La visite sort de l'ordinaire : radars, lance-missiles, lieu de vie des marins, hôpital, machinerie, cabine du général de Gaulle (!), etc. Le tout complété par des animations permanentes. 750 000 visiteurs. Ce bateau devient le musée le plus fréquenté de la ville (!). 750 000 visiteurs en treize ans d'ouverture, avec un record annuel de 95 000 entrées. Tout cela sous la gestion de la SMVP, puis du groupe Astérix (!) et de plusieurs exploitants locaux. Une succession de gestionnaires, car l'affaire ne s'avère pas suffisamment rentable. Encore plus lorsque la fréquentation commence à chuter. Dans un tel bateau, en effet, on ne va qu'une fois, deux fois au plus. Hors saison, il y a donc de moins en moins de monde. Et ce, malgré les efforts engagés pour conquérir des clients nouveaux : des expositions à thème, des animations, un restaurant-guinguette sur le pont, etc. "

 

Vigneaud ajoute, ce qui ne manque pas de sel: "Une dégringolade d'autant plus rapide qu'il n'y a plus d'argent pour entretenir le navire et que les travaux d'aménagement des quais ont fini par « l'emprisonner » et le rendre difficilement accessible. Indésirable. L'affaire du Clemenceau le fait définitivement « couler ». (...) Le bateau-musée est ainsi devenu un bateau-épave qu'il faut impérativement faire partir. La municipalité tire, elle-même, le signal d'alarme. Un coup très mal vécu par les "amis du Colbert", ces derniers se sentant ici totalement trahis par Alain Juppé, qu'ils croyaient solidaire et qui écrivait en 1995 : « Le Colbert, témoignage de notre histoire, est devenu un monument du paysage bordelais. Avec mon cordial souvenir et mes encouragements. » C'est la même plume qui écrit à Michèle Alliot-Marie (alors ministre de la Défense) pour faire dégager le navire." Il était naturellement inévitable que la folie des grandeurs de l'actuel maire qui veut marquer la ville d'une empreinte ineffaçable (c'est-à-dire la défigurer avec l'argent des contribuables!) finisse par prendre  ombrage de l'initiative incohérente de son prédécesseur. Ainsi vont les politiques municipales en démocratie: elles ne ne durent guère plus qu'une mandature!

 

II. - L'avenir de la ville

 

La section de Bordeaux & Basse-Guyenne de l'Action française se félicite du départ du Colbert, dont la présence détonnait dans un port de commerce, non point pour des raisons idéologiques ou pseudo-écologiques, mais à la fois esthétiques et politiques.

 

 Elle estime qu'il est grand temps pour les citoyens de Bordeaux de se préoccuper de mettre un terme à la gabegie qui les ruine pour cause d'entreprises de grands travaux et de faux prestige défigurant notre ville, laquelle n'a nul besoin de rajouts architecturaux douteux (tels que ceux de la colonne phallique de La Victoire qui en dit long sur l'égo des nos édiles ou du lion bleu de la place Stalingrad)!

 

Les fondamentaux

d'une nouvelle

politique municipale

 

L'Action française-Bordeaux se réjouit par conséquent que, petit à petit, le legs du règne mérovingien Chaban-Delmas soit liquidé, mais elle estime que le plus gros reste à faire: renvoyer notre bien-aimé député-maire au "destin national" que son imagination lui dessine.  Ne nous leurrons pas: le seul avenir pour Bordeaux est dans le solde des Comptes Fantastiques de Juppé, soit:

 

- l'arrêt immédiat de l'exploitation du tramway, la revente des rames à des collectivités locales françaises ou étrangères, la mise en concurrence des lignes de transports en commun et la circulation des autobus en site propre;

 

- la réouverture consécutive des artères  ainsi libérées (de même que les rues Sainte-Catherine et Porte-Dijeaux) à la circulation automobile et au stationnement alterné;

 

- la création, en quinze ans, sur les quais (de Sainte-Croix à Bacalan) d'une voie rapide (deux fois quatre voies) et le forage d'un tunnel routier à caissons reliant les quais de Brazza (La Bastide) à Bacalan (dans l'axe des rues Lajaunie et Lucien-Faure); 

 

- l'exonération, pendant une période donnée (de trois à quatre ans), de taxe professionnelle pour les commerçants de détail s'installant dans ces zones;

 

- le remboursement prioritaire des emprunts soucrits par l'actuelle majorité à pression fiscale réduite et la réduction du nombre d'agents municipaux à 1.500, services techniques et police municipale compris;

 

- l'arrêt des programmes immobiliers pharaoniques, tels que construction d'immeubles de bureaux et de logement dans la ville et la communauté urbaine, ainsi que du projet de grande mosquée de La Bastide, lequel, par l'intervention intempestive de la mairie, constitue une entorse dangereuse à l'équilibre instable né de la loi de séparation des églises et de l'Etat de 1905.

 

Rendre à notre belle cité une vie populaire, digne de son grand passé et riche d'un avenir prospère pour nos enfants, passe encore par:

 

- la réduction du train de vie de la municipalité par la limitation du nombre des adjoints, la suppression des soviets de quartier et du personnel qui leur sont attaché et des subventions aux groupes de pression communautaristes,

 

- la remise à l'honneur des fêtes nationales (14-Juillet, 11-Novembre, fête de Jeanne-d'Arc) et la suppression des commissions genre "repentance pour la traite des noirs",

 

- le recentrage de l'action quotidienne de la municipalité sur ses missions essentielles : la propreté des rues, l'éclairage public, la voirie, la surveillance, l'entretien et l'embellissement des monuments, bibliothèques, musées et espaces verts existants, la gestion du parc H.L.M., l'emploi, bref tout ce qui fait la qualité de la vie, au détriment d'une action culturelle et associative activiste favorisant surtout les menées occultes "des copains et des coquins"...

 

 

Ce n'est qu'à ce prix que Bordeaux retrouvera la place, non d'une mégapole européenne ou internationale comme on nous le promet fallacieusement, mais de métropole d'équilibre naturelle du Grand Sud-Ouest. L'Action française-Bordeaux invite les Bordelais de bonne volonté intéressés par ce programme à se mettre en rapport avec elle, par le biais de ses permanences et de son blog.

 

 

 

 

Permanences: tous les quatrièmes jeudis de chaque mois, hors vacances scolaires, de 16 à 17 h, au café Français.

 

Blog: http://af-aquitaine.over-blog.com 



 

 

 (photo D.R.)

 

 

P.S. Pour l'histoire, Sud-Ouest donne quelques informations utiles:

 

"Sur le plan militaire, le Colbert a eu deux vies. De 1959 à 1970, c'était un croiseur anti-aérien porteur d'un hélicoptère et équipé de nombreux radars et de canons. (...) Après deux ans de travaux, il devient en 1972 (ce qu'il est resté jusqu'en 1992) un croiseur lance-missiles porteur d'un hélicoptère et solidement armé : deux systèmes de lancement dont un pour les missiles Exocet, deux canons de 100 millimètres, douze canons de 57 millimètres et deux mitrailleuses. Ce monstre de fer superblindé et pesant 11 300 tonnes à pleine charge embarquait 562 hommes (25 officiers, 208 officiers-mariniers, 329 quartiers-maîtres et matelots)." Dernière précision pour les nostalgiques: "Le navire ne sera pas détruit avant 2010. Durant deux ou trois ans encore, il va servir de réservoir à pièces de rechange au navire-école, la Jeanne-d'Arc."